samedi, octobre 24, 2009

Retour au domaine Laurent Barth (Bennwihr)

Promesse avait été prise en janvier dernier (lire ici) de retourner déguster les 2008 en bouteille. A l'heure où blanchit la campagne, nous partîmes....

Accueilli en toute simplicité, zénitude et les bras ouverts par Laurent Barth, nous allons d'abord faire un tour dans les chais pour inhaler les vapeurs de CO2 qui se dégagent des foudres en pleine fermentation alcoolique. Les glou-glou battent de tout leur plein dans une symphonie de tonalités allant du grave à l'aiguë.

On quitte les chais le cœur léger et en rythme.!15 vins du millésime 2008 nous attendent dans la salle de dégustation attenante.

Rouges, rien ne bouge...

On se fait la bouche avec les deux cuvées de Pinot Noir: Pinot Noir (10€, 100% éraflé) et Pinot Noir "M" (12€, issu du GC Marckrain, 80% éraflé). Le premier est tout à fait dans l'esprit des Pierres Chaudes du Domaine Julien Meyer (vin gourmand sur le fruit à boire entre copains à l'apéro autour d'une nappe à carreaux!). Le deuxième est un pinot noir de terroir qui offre des notes épicées (poivre) et qui a une masse tannique plus imposante. Un vin à garder 2 à 3 ans.

Blancs, haut les mains!

Le ballet des blancs s'ouvre avec Racines Métisses (5€, épuisé), l'edelzwicker gourmand de la maison. Le Pinots d'Alsace (6€, assemblage d'auxerrois + un peu de pinot noir) a été élevé en barrique et s'offre sur un jour plein et onctueux à la finale amère des plus réussie. S'enchaîne un Sylvaner (6€) qui se présente sur la richesse (8 g/l de sucres résiduels) tout en conservant une belle trame acide (la patte du millésime) et les deux Muscats du domaine: Muscat d'Alsace (8€), un régal de pureté d'expression du fruit et le Muscat "Granite" (12€, issu de vignes sur le GC Schlossberg), vin de terroir qui transcende avec joie les expressions variétales du Muscat et qui offre une complexité très intéressante.

Place au trio des rieslings: Riesling (8€), vin de fruit tout en tension et pureté aromatique. Un régal immédiat de gourmandise à servir à l'apéro avec des charcuteries. J'adore! Le Riesling "Vieilles Vignes" (9€) offre un surplus incontestable de corps, voire de tannins mais la trame acide est bien là et vous emmène un cran plus loin. Apothéose avec le Riesling "Granite" (18€, issu de vignes sur le GC Schlossberg), magnifique vin de terroir granitique qui s'articule autour de sa colonne vertébrale acide des plus longilignes. Un superbe vin de gastronomie qui ira loin.

On finit notre parcours par quelques sucres de belle facture. Pinot gris (11€) pour amateurs de vins riches avec des sucres résiduels mais tout en offrant un beau volume et une belle précision aromatique (fruits secs). Gewurztraminer "Vieilles Vignes" (10€), nez discret mais belle bouche ample et typée florale et surtout le Gewurztraminer GC Marckrain (20€ les 75cl; 14€ les 50cl), une VT non revendiquée mais qui allie richesse avec de belles notes acidulées et une amertume divine. Une grande réussite à déguster au coin du feu, peau de bête etc...

Glou-glou, toujours, encore et encore...

Merci encore Laurent pour cette une heure trente que tu nous auras consacrées si généreusement ce matin.

On apprécie toujours autant non seulement ta simplicité, ta sincérité et ta modestie., mais aussi ton ancrage dans les réalités du métier de vigneron qui t'offre le recul nécessaire sur les médias qui voient un peu trop souvent et trop vite dans chaque nouveau millésime une année "exceptionnelle".

Rester les yeux rivés sur tes 3 hectares de vignes et tes oreilles patiemment collées à tes foudres à l'écoute des rassûrants glou-glou est le seul métronome qui compte vraiment pour toi. Ne change pas.

Domaine Laurent Barth
3, rue du Maréchal de Lattre
68630 Bennwihr
Tél/Fax: 03 89 47 96 06


(c) Eric O. pour la photo de foudre

vendredi, octobre 23, 2009

Bordeaux en duo c'est deux fois plus instructif!

La dégustation en duo on aime ça et on remet ça! Après une première expérience des plus enrichissantes (lire ici), Jean-Luc Lanoix de Vins & Terroirs à Haguenau nous a proposé 5 duos de Bordeaux à l'aveugle.

A nous de trouver le point commun. Au-delà du jeu des devinettes, c'est une vraie expérience didactique qui nous attend. Ici point de gagnant ni de perdant. Comme si nos sens en duo sont encore plus en alerte quand nous confrontons deux mystères côte à côte.

Duo #1:
  1. Bordeaux Graves Blanc 2001 - Clos Floridène (20€)
    1er nez sur des notes boisées qui s'estompent vite à l'aération pour laisser place à des senteurs d'agrumes (pamplemousse) puis variétales (Sauvignon). En bouche, l'acidité est assez vive mais offre une bonne allonge et une finale grasse. Bien-

  2. Bordeaux Graves Blanc 2007 - Clos Floridène (20€)
    6 ans d'écart et on peut apprécier les progrès faits par Denis Dubourdieu. Si le nez est un peu plus fermé que celui du 2001, il n'en reste pas moins plus complexe (notes mentholées) et sur un registre minéral. L'attaque en bouche est grasse mais laisse place à une belle acidité fine. Une bouche plus large que le précédent. Un vin qui évolué divinement bien dans le verre. A garder. Bien+

Duo #2:
  1. Bordeaux Lalande de Pomerol 2006 - Château La Chenade(17.90€)
    Un vin globalement plus austère que le deuxième qui s'offre au nez sur des notes végétales (rafle, poivron vert) et en bouche sur des notes poivrées enveloppées dans des tanins un peu fermes à ce stade. Cependant, le tout pourra se garder for bien et séduit par sa fraîcheur. Bien

  2. Bordeaux Lalande de Pomerol 2005 - Château La Chenade (18.90€)
    1er nez lacté, boisé et qui développe une certaine sucrosité un peu "tape-au-nez"! La bouche est sur une équilibre haut avec alcool, corps et sucrosité en trio de tête. Je ne succombe au charme séducteur de ce vin, en tout cas à ce stade d'évolution. Moyen+
Duo #3:
  1. Bordeaux Pomerol 2006 - Château Bellegrave (35€)
    On monte d'un cran avec ce duo. Nez très classe, racé et profond. Encore un peu fermé. Évolution sur les fruits cuits (figues) et une pointe d'alcool. Beau dynamisme en bouche sur l'acidité avec une belle finale saline et avec de nobles amers. Bien

  2. Bordeaux Margaux 2006 - Chateau Labégorce Zédé (30€)
    Un cran de complexité en plus dès le nez: végétal noble et mûr, sous-note de réglisse avec évolution sur le cuir et des notes animales envoûtantes. La bouche n'est certes pas encore en place mais tout est là pour la longue garde: masse tannique fine, salinité. A garder. Très Bien
Duo #4:
  1. Bordeaux Pessac Léognan 2004 - Château Smith Haut Lafitte (45€)
    Un duo amical aux sommets! Un nez puissant sur des notes animales, voire sanguines, de poivron pour une bouche en modèle d'équilibre et de suavité: tanins d'une finesse remarquables avec une salivation finale des plus heureuses. On se fait déjà plaisir aujourd'hui. Bien+

  2. Bordeaux Pessac Léognan 2004 - Château Haut-Bailly (45€)
    Un nez plus discret mais plus fin qui gagne en complexité: notes torréfiées, boisé très élégant. Évolution classe sur le poivron. La bouche qui n'est clairement pas encore en place (l'acidité ressort) offre une longueur supplémentaire et un surplus de dynamisme. A garder. Très Bien
Duo #5:
  1. Bordeaux Pauillac 1999 - Château Pontet-Canet (50€)
    Wow! Quel nez! Animal, minéralité (silex), fruits noirs, fumé, poivre. Quelle apothéose! La bouche est aussi grandiose car elle privilégie la finesse sur la densité de corps. On se perd dans la longueur fumée de ce vin remarquable, soutenu en permanence par une fraîcheur des plus justes. Très Bien+

  2. Bordeaux Pauillac 2001 - Château Pontet-Canet (50€)
    Un nez à mon sens plus "rond", sans toutefois négligé sa complexité (animal, poivron, boisé noble) et sa classe. La bouche est plus sphérique le précédent, plus tannique et avec un surplus de densité. Belle finale réglissée. Bien

Conclusion


Les duos encore et encore! J'aurais appris une autre dimension de l'effet millésime. Le millésime affecte bien sûr la maturité, mais aussi et de façon plus surprenante, la structure en bouche du vin. Ainsi dans le dernier duo, le 2001 est clairement sphérique à mes papilles et le 1999 tout en rectilignitude! Grandiose! Une fois de plus la modestie est de rigueur en dégustation. Dame nature a plus d'une flèche à son arc!

samedi, octobre 17, 2009

Bandol la la!

C'est sympa quand Alain H. part en vacances, il pense à nous ramener quelques petits flacons rares dont il a le secret. Et quand Seb se met aux fourneaux, ça donne une très belle soirée Bandol loin des sentiers battus.


Au programme 7 vins à déguster avec un festival de saveurs autour d'un osso bucco revisité version grande finale nationale. Tous les vins dégustés ont des prix très sages (autour de 15€) bien loin des prix des stars de l'appellation. Sommaire....

  1. Bandol 2005 Château Sainte-Anne
    12.5%. On ouvre le bal avec un vin nature qui m'ouvre gravement les papilles. Un premier nez un peu bruit (animal) mais qui s'affine à l'aération. La bouche est fine, aérienne. Passée l'attaque perlante, un beau fruit éclate qui contraste fortement avec les première notes olfactives sauvageonnes. On est sur un corps léger qui s'exprime tout en finesse. A carafer. Bien

  2. Bandol 2004 Terre Brune Cuvée du Trias
    14%. On monte d'un cran en densité olfactive avec des belles notes réglissées. La bouche est sphérique avec une bonne trame acide qui s'exprime sur des notes mentholées. Les tanins sont déjà fondus mais tout est là pour en faire un vin de garde. Un modèle d'équilibre sur la finesse. Très Bien

  3. Bandol 2004 Domaine de la Suffrene
    14.5% L'alcool passe beaucoup moins inaperçu que dans le précédent (pointe d'eau de vie), le tout dans une enveloppe olfactive légèrement compotée (figue, pruneau). En bouche, la masse tanins - alcool passe beaucoup plus mal à ce stade. Difficile d'aller au-delà des Watt à ce stade d'évolution. A garder en espérant que le tout s'assagisse. Moyen+

  4. Bandol 2004 Domaine La Bastide Blanche Cuvée Fontanéou
    14.5%. Un nez frais, discret voire austère. La bouche rappelle Terre Brune avec une expression de fraîcheur sur un équilibre élégant. Un vin encore fermé mais qui séduit par son mystère, sa retenue et sa capacité à intégrer son taux d'alcool (contrairement au précédent). A garder. Bien

  5. Bandol 2004 Château Jean-Pierre Gaussen
    13%. L'alcool persiste comme pour La Suffrene mais ici avec une forte volatile (colle scotch) peu harmonieuse. La bouche est aussi dénaturée par cette même volatile qui masquerait presque la finesse et la belle acidité mûre. Les tanins ne sont pas encore en place. Après une longue aération, une pointe de détente cordiale se fait sentir. A garder. Moyen+

  6. Bandol 2004 Domaine du Gros Noré
    Bouchonné.

  7. Bandol 2001 Domaine de la Vivonne
    15%. Le seul millésime plus ancien de la dégustation. Le vin offre un nez très séducteur avec un bouquet de fruits noirs envoûtants, le tout servi sur du réglisse et des herbes aromatiques. La classe. La bouche prolonge gracieusement le nez avec des tanins veloutés servis sur un long plateau réglissé. Un régal. Très Bien
Conclusion: l'appellation reine du mourvèdre recèle de très bonnes surprises à prix raisonnables. Avouez qu'il serait vraiment dommage de s'en passer!

samedi, octobre 03, 2009

La Romanée-Conti par LeRouge&LeBlanc

Chapeau bas à Frank Sauvey du trimestriel LeRouge&LeBlanc (No.94 Sept-Nov 2009) pour son article mythique sur le domaine de la Romanée-Conti. Voici un tout court extrait où il nous parle de La Tâche et surtout de la "Conti":




Ce n'est pas sans rappeler la définition de « l’infini » de Pascal « un cercle dont le centre est nulle part et la circonférence partout »...

vendredi, juin 26, 2009

Expressions du Languedoc-Roussillon

Tour d'horizon de ce qui se fait de mieux en Languedoc-Roussillon grâce à Jean-Luc Lanoix de Vins & Terroirs à Haguenau.

Au programme, pas moins de dix rouges pour se faire une idée des différents styles (qualitatifs) en Languedoc-Roussillon. Appellation en perpétuel renouveau où il est bon d'aller mettre son nez souvent !
  1. Saint-Chinian "Olivier" 2007 - Thierry Navarre - 12.50€
    On commence fort, très fort avec un vin pur gourmandise tout en fruit comme je les aime. Cet assemblage à parts égales entre carignan, grenache et syrah offre un nez croquant de cerises, de fruits rouges, dans un style "nature". La bouche est tout aussi gourmande avec cassis et superbe fraîcheur. Le genre de vin que l'on boit au litre sans s'en apercevoir! ZE vin de copain! Très Bien

  2. Côtes du Roussillon "Le Pilou" 2006 - Olivier Pithon - 21.90€
    A base de vieilles vignes de carignan, on gagne au profondeur avec des notes sanguines. L'attaque est souple et harmonieuse mais l'acidité volatile revient en finale lui donnant une acidité pas très bien intégrée. Attention à la gestion du SO2. Moyen+

  3. Saint-Chinian "Ivresses" 2006 - Canet-Valette - 15.90€
    Ce 90% grenache a un nez qui rappelle le vin précédent: notes animales mais avec un surplus de complexité offert par des épices (cannelle, cumin). La bouche est "plus plus": plus de tanins, plus de matière offrant un ensemble ample, puissant mais maîtrisé. Pour amateur de Watt. A garder. Bien-

  4. Coteaux du Languedoc Montpeyroux "Vent de Terre" 2007 - Domaine des Grécaux - 24.50€
    Mon deuxième coup de coeur de la soirée après Thierry Navarre. Ce 100% grenache offre un nez complexe de fumé (original), de cassis, d'agrumes et de notes florales. Un régal de complexité. La bouche est sphérique, aérienne (la cuvée porte bien son nom!) avec une adéquation parfaite entre matière, fruit et digestibilité. Un vin "fait d'air" qui envoûte, sensuel même si la finale n'est pas encore tout à fait en place. Très Bien

  5. Coteaux du Languedoc Terrasse du Larzac "Les Combariolles" 2006 - Mas Cal Demoura - 21.50€
    Assemblage de syrah, grenache et mourvèdre qui se présente sous un jour de fruits noirs discrets, tabac, violette et un boisé encore marqué. La bouche est soyeuse et dense, les tanins fins et la finale élancée. Bien+


  6. Vin de Pays d'Oc "Le merle aux Alouettes" 2005 - Alain Chabanon - 23€
    90% merlot. 1er nez de banane mais qui évolue vite sur les herbes aromatiques, soutenues par une volatile un peu trop présente. La bouche n'est pas en place: tanins asséchants, acidité marquée (effet volatile?). Une bouche serrée et en recherche d'harmonie. Je me pose une nouvelle fois la question de la gestion du SO2. A regoûter. Moyen

  7. Coteaux du Languedoc Pic-Saint-Loup "Les métairies du Clos" 2006 - Clos Marie - 27.50€
    Majorité de vieux carignan. 1er nez marqué légèrement par la volatile mais qui heureusement laisse vite place à de beaux fruits noirs et de belles notes herbacées nobles tout en fraîcheur. La bouche est à ce stade fermée: tanins et alcool s'entrechoquent. La belle longueur laisse présager d'un bel avenir. A garder. Bien-

  8. Vin de Table "Sylvie" - Domaine Terre Inconnue - 42€
    50% syrah, 50% serrine. Nez intense un peu monolithique sur le cassis. En bouche, on se dit que l'on ne finira pas la bouteille. Les 14% d'alcool font bloc, même si de beaux tanins déroulent tout au long de la dégustation. Puissance mais du potentiel après quelques années de garde. Moyen+

  9. Cotes du Roussillon VIllages "Clos des Fées" 2004 - Domaine le Clos des Fées (Hervé Bizeuil) - 52€
    Vin d'assemblage classique (syrah, carigan, mourvèdre et grenache). Beau nez de café avec notes mentholées, conjuguée à une fine volatile. A l'aération apparaissent le boisé et l'alcool. La bouche est "modern" avec boisé intense, vanillé et les Watt. Vin un peu bluffant mais qui à mon sens manque de personnalité. Je ne succombe pas au charme de ce style. A regoûter dans 5 ans. Moyen

  10. Coteaux du Languedoc "Clos des Cistes" 2003 - Domaine Peyre-Rose - 60€
    Syrah et grenache. Superbe nez complexe: herbes aromatiques, bruyère, animal. Envoûtant! Beaucoup de fruits denses en bouche. Petite note de figue séchée (effet millésime?) en milieu de bouche. Acidité salvatrice, marque d'une viticulture de qualité sur ce millésime caniculaire. Le boisé doit encore se fondre mais la longueur est déjà phénoménale! Bien+

Conclusion: Cette dégustation me renforce dans mes goûts "nature" (Navarre), privilégiant toujours l'élégance aérienne (Grécaux) à la puissance (Canet-Valette, Clos des Fées). Une chose est sûre: en Languedoc-Roussillon, il y en a pour tous les goûts et ce serait trop dommage de faire impasse sur cette région que l'on caricature trop souvent comme le berceau des vins puissants sudistes.

lundi, juin 22, 2009

Vinexpo 2009 c’est (re)parti !

Ça y est ! Le mastodonte est de nouveau en marche ! Vinexpo se tient à Bordeaux du 21 au 25 juin 2009. Quelques chiffres vous donnent l’ampleur du salon : 2400 exposants sur plus de 40 000 m2 de stands ; 48 pays représentés (France, Italie et Espagne couvrant cependant à eux seuls 80% de la surface des stands). On s’attend à voir défiler 45 000 professionnels ; 70 000 bouteilles seront ouvertes (sans modération !) ; 200 000 verres utilisés. Sans parler du désastre écologique de toutes ces brochures papiers jetés sans être lues…

Pour ma part, affronter la bête c’est en tant que journaliste vin que j’arpente les allées à la recherche de vins surprenants et généralement inaccessibles. Des pauses régulières au « Press Centre » permettront de me rebooster et soigner mes crampes !

Je commence mes deux journées sur place par une rencontre-débat inédite : six meilleurs sommeliers du monde réunis dans une même salle pour parler de l’avenir et des défis de la sommellerie dans un monde globalisé et en perpétuelle mutation.

Andreas Larsson (2007), Olivier Poussier (2000), Philippe Faure-Brac (1992), Serge Dubs (1989), Giuseppe Vaccarini (1978), Piero Sattanino (1971) partageront chacun leur vision du métier. Pour Serge Dubs, le sommelier reste avant tout au service du client, un homme de salle de restaurant. A Vaccarini de rappeler les débuts de la sommellerie où le sommelier était en contact direct avec les vignerons de sa région qu’il recevait régulièrement dans son restaurant. Olivier Poussier de conclure sur l’importance de réussir à protéger le nom de « sommelier » afin que quiconque ne puisse user de ce titre sans en avoir toutes les qualifications requises.

C’est ensuite déambuler aux hasards des allées pour aller à la rencontre des Riesling minéraux allemands (très belle définition et pureté), des vins brésiliens (caricature d’un style qui se perd dans une hyper-modernité au style boisé et alcooleux), des vins turcs (en recherche d'identité entre une viticulture avec des cépages internationaux vinifies par des oenologues français comme Stéphane Derenencourt et un ancrage dans les cépages locaux et les vignes pluricentenaires qui n'ont pas besoin d'irragation comme conseillé par Claude et Lydia Bourguignon).


Enfin, c’est un retour aux classiques avec la dégustation en primeur des Grands Crus Bordelais 2008 (Giscours caracolle en tete) et la (re)découverte d’un cépage souvent dénigré : la Barbera. Animé d’un nez de maître, Bernard Burtschy nous initie à la complexité, à la mutation de la Barbera au fil du temps et à sa capacité à faire de grands vins de garde.

Quelle multitude de styles entre :

• une Barbera pur fruit (cerise, framboise) d’une remarquable buvabilité (ses 14.5% d’alcool passe littéralement inaperçu) comme la Barbera d’Asti DOCG « Carbuné » 2008 de Franco Roero ;
• une Barbera plus dense et profonde, cistercienne, voire austère, parcourue par une trame acide fine et tranchante aux délicates notes végétales et poivrées comme la Barbera d’Asti DOC 2007 de La Cantina Sociale Barbera d’Asti dei Castelli ;
• une Barbera magistrale, tout en complexité et fondu où soyeux, harmonie d’un boisé parfaitement intégré et toucher de bouche vous font frissonner de plaisir tout en retenue comme dans la Barbera d’Asti DOC Superiore « Sei Vigne Insystesis » 2004 de la Cantina Sociale di Vinchio Vaglio Terra

Vous l’aurez compris, Vinexpo reste un rendez-vous incontournable pour le commerce mondial des liquides glycéroleux et ces quelques jours intenses où la planète vin vibre autour d’un tout petit lac continuera de faire des vagues qui viendront lécher plus d’un continent.

samedi, juin 13, 2009

La Clé des Champs... sous la grange!

J'adoooooooooore!! J'adoooooooooore!! J'adoooooooooore!!

Ne ratez pas la superbe terrasse sous la grange de La Clé des Champs à Nordhouse. Aurélien chef déco et Franck, master of wines, nous ont accueillis royalement dans une ambiance plus "campagne" que jamais. Zen, zen, zen...


Apéro enchanteur sur canapés draps blancs avec un Bourgogne Blanc "La Combe" 2007 de chez Catherine et Dominique Derrain. Un vin tout en finesse et en retenue qui conjugue fraîcheur et élégance avec de beaux amers qui ouvrent grand l'appétit.

Pour accompagner un superbe tartare de saumon à la verveine citronnée et un ris de veau asperges, on fonce sur un Pouilly-Fuissé "Tradition" 2004 du domaine Valette: quelle minéralité (silex) du début à la fin. Un monument empyreumatique passionant à la hauteur de certains vins de Didier Dagueneau.

Inutile de (re-)dire que l'on déprime à l'idée de devoir repartir!

Restaurant La Clé des Champs
171, rue de l'école
67150 Nordhouse
03 88 98 10 92
Fermé lundi journée, mercredi soir, samedi midi
http://www.la-cle-des-champs-67.com

jeudi, juin 04, 2009

Whisky et tourbe

On prend les mêmes et on remet ça à la cave des Domaines de Strasbourg avec le master des masters en Whisky, Right Honorable Johan Valleton!

Au programme, 10 whiskies tourbés entre Ecosse, Japon, USA, Inde. Whiskies dégustés non à l'aveugle, par ordre croissant d'intensité de tourbe.
  1. Ardmore 1996 11 ans Speyside (Ecosse) - 50€
    Alc. 50% Peu tourbé, plutôt beau boisé. Belle finale réglissée et fumée. Bien

  2. Mac Carthy's Oregon (USA) - 40€
    Alc. 42% 1er nez sur des notes de cuir, cirage, voire caoutchouc. Évolution plus positive sur des notes de fumé (saumon). Bouche moins complexe et un peu moins fine que le précédent. Finale salée mais amertume déviante. Moyen+

  3. Longrow CV Campelton (Ecosse) - 50€
    Alc. 46% 1er nez frais sur les agrumes et le fruit puis fumée froide. Assez discret mais fin. La bouche est salée avec pointe d'amandes fraîches. Bien

  4. Amrut Cask Strength (Inde) - 60€
    Alc. 63.8% Nez vanillé, fruité (cerise, cassis). Nez complexe mais la bouche est dominée par l'alcool (notre 1er cask strength, i.e. aucune dilution après les distillations). Bien-

  5. Peat Monster (Ecosse) - 45€
    Alc. 46% Equilibré mais un peu commercial, consensuel. Moyen

  6. Yamazaki 1993 (Japon) - 80€
    Alc. 62% Je ne suis pas arrivé à dépasser la masse d'alcool. A regoûter


  7. Laphroang Quarter Cask Islay (Ecosse) - 50€
    Alc. 48% Le whisky pour amateurs de tourbes. Superbe mélange de fumé et de réglisse. Bien

  8. Ardbeg Renaissance Islay (Ecosse) - 65€
    Alc. 55% Nez complexe: réglisse, fumée froide, chocolat. Très belle longueur et équilibre. Très Bien

  9. Miyagikyo 1986 21 ans (Japon) - 120€
    Alc. 63% Nez original avec des notes très jurassiennes de noix avec en sus un bouquet de gentiane, d'herbes médicinales. Par contre, la bouche est assombrie par le taux d'alcool. Bien

  10. Port Ellen 24 ans Islay (Ecosse) - 200€
    Alc. 54% Un mythe absolu pour les amateurs (distillerie aujourd'hui fermée). Nez complexe, fruité, tabac. Bouche pas très "whisky", plutôt typée "cognac" avec une belle salinité. Bien+
Plus je bois de Whisky, plus je réalise que je ne comprends rien! Un monde fascinant, mais je l'avoue, encore bien inaccessible à mes humbles papilles. A redoubler d'efforts! :-)

vendredi, mai 29, 2009

Meursault... beaucoup !

On prend les mêmes et on recommence! Rendez-vous chez Jean-Luc Lanoix de Vins & Terroirs à Haguenau pour une superbe dégustation de Meursault. 9 vins dégustés à l'aveugle avec à la clé une émotion frissonnante... Compte-rendu d'un rendez-vous incontournable.

  1. Meursault Les Ormeaux 2006 - Domaine Coche-Bizouard (25€)
    Une mise en bouche qui donne le ton de la dégustation: finesse. Nez discret, frais qui s'ouvre progressivement. Une bouche un peu sur la retenue et timide mais avec une acidité mûre et une trame fine. Bien-

  2. Meursault Les Chevalières 2006 - Domaine Coche-Bizouard (28€)
    Changement de registre olfactif avec les classiques notes de grillés et de toastés. Vin plus ouvert, plus profond. La bouche offre plus de matière, plus de longueur sur une belle finale amère. Un peu trop riche à mon goût. Bien-

  3. Meursault Les Tesserons 2006 - Domaine Michel Bouzereau (32.50€)
    Au nez, on retrouve la discrétion du 1er vin mais avec des notes d'agrumes en plus (écorce d'orange). Une bouche minérale (pierres chaudes), large et équilibrée. Le gras est parfaitement maîtrisé, sans excès. Bien

  4. Meursault-Blagny 1er Cru Sous le Dos d'Ane 2006 - Domaine Philipe Chavy (42€)
    1er nez puissant voire alcooleux mais avec des belles notes d'herbes séchées. Une bouche moins élégante que les vins précédents avec des tannins présents, puissance et moins de finesse. Belle salinité. Moyen+

  5. Meursault 1er Cru Le Poruzot 2007 - Domaine Dominique Laurent (50€)
    Nez classique grillé et torréfié (café). Par contre quelle bouche: superbe acidité qui offre une tension mûre; belle longueur sur une finale beurrée et grillée qui envoûte sans jamais écoeurer. Très Bien

  6. Meursault Les Rougeots 2003 - Domaine Coche-Dury (47€ acheté en 2005)
    Pour moi, l'émotion , le frisson de la soirée! Nez complexe mélangeant torréfaction, fraîcheur (agrumes) et minéralité (pierre à fusil). Évolution sur les fruits secs et le sous-bois. Quel monde enchanteur! En bouche, c'est le frisson comme les grands bourgognes savent parfois nous procurer. Vin très charmeur, harmonieux à souhait, toucher de bouche velouté, longueur impressionnante. Un vin qui ne se dévoile pas en bloc mais par paliers de plaisir. Un vrai moment d'émotion. Grand


  7. Meursault Les Tillets 2005 - Domaine Roulot (50€)
    Aie aie aie! Vin bouchonné très légèrement qui le dénature complètement. Le nez n'est pas net et la bouche est dissociée. Quel dommage! On ne cache pas le coup de déprime après le firmament atteint avec le Coche-Dury. Non Noté

  8. Meursault 1er Cru Genevrières 2005 - Domaine Michel Bouzereau (46€)
    Nez original avec des notes d'hydrocarbure. Le vin se goûte mal ce soir. Il offre une bouche asséchante et dissociée et la finale est verte. L'acidité ne me semble pas des plus mûres. A regoûter. Décevant

  9. Meursault Les Tessons Clos de Mon Plaisir 2006 - Domaine Roulot (70€)
    Après une série noire de deux vins consécutifs, nous finissons en beauté sur ce vin tout en élégance et attachant. Grande finesse exprimée au travers d'une trame acide conductrice et de vibrations sensuelles. Du potentiel car pas encore au sommet de son expressivité. A garder. Bien+

jeudi, mai 21, 2009

Domaine de L'Arbre Blanc

Il ne faut pas longtemps pour savoir que l’on va se sentir très bien, mais alors très bien, en compagnie de Frédéric Gounan, l’heureux propriétaire du Domaine de L’Arbre Blanc, 2 hectares en Vin de Pays du Puy-de-Dôme à Saint-Sandoux au Sud de Clermont-Ferrand.

Il ne faut pas longtemps non plus pour laisser tomber le vouvoiement qui semble ici déplacé.

On attaque la conversation autour de la prêle fraîchement cueillie qui sèche peinard sous le hangar en attente de la prochaine décoction biodynamique.

Avec Frédéric on refait le monde, on parle de bio et de vin nature bien sûr, on s’énerve aussi face une société trop hygiéniste et sécuritaire, mais avant tout on rigole à chaudes larmes.

Sourire aux lèvres, regard pétillant, casquette solidement vissée sur le crâne, « Fred » nous emmène dans son univers rêveur et sincère, fait de douces siestes, de troc et de canons avec les bons copains.

Alors rien d’étonnant qu’il fasse des vins à son image. Des vins vivants qui tournent allégrement le dos à la « logique de mort » de certains vins conventionnels, ceux qui, par manque d’émotions vraies et de « frisson », finissent par ennuyer. On ne s’érige pas impunément en dompteur de la nature sans en bafouer sa force vitale.

Sur ses deux hectares qu’il travaille seul et pour l’essentiel à la force de ses bras, Frédéric sait que les bonnes choses prennent du temps (18 à 24 mois d’élevage), que le vin se fait dans la vigne et que la matière première ça se respecte (vendange en caissettes, peu d’erafflage). Il minimise ses interventions en cave : pas d’ajout de soufre pendant l’élevage (les sols basaltiques en sont naturellement riches) ; aucune levure exogène « psychopathe » ; aucun collage ni filtrage.

L’accueil dans les « chais » de l’Arbre Blanc est à l’opposé de l’accueil « costard-cravate » des châteaux Bordelais. Ici dans une ambiance néon sans chichi, entre deux cuves et un tuyau, on colle son oreille aux barriques pour entendre jalousement la malo. Les barriques tâchées rassurent.

La dégustation

Le domaine donne naissance à quatre cuvées aux personnalités bien trempées :
  • Les Petites et Grandes Orgues à base de Pinot Noir planté en 2000 (11,80€ et 26,20€)
  • La cuvée Vinzelle à base de Gamay du Beaujolais âgé de 40 ans (11,80€)
  • La cuvée Vieilles Vignes à base de Gamay d’Auvergne planté en 1906 (19,20€)

Les 2007 dégustés sur fûts marquent par leur naturel. La légère volatile du Vinzelle s’intègre parfaitement aux petits fruits noirs et aux notes de violette épicée.
Les Vieilles Vignes (dégusté sur 2006 en bouteille) ont incontestablement un surplus de densité et de mâche sans toutefois perdre en « buvabilité ». La vinification en vendanges entières apporte une touche divine de fraîcheur mentholée.
Les Petites Orgues est l’essence même du vin de copain, dans la pure lignée des Pierres Chaudes de son ami Patrick Meyer.
Les Grands Orgues, une sélection des meilleures barriques (600 bouteilles), nous séduit par sa complexité avec de jolies notes fumées, de réglisse et de poivre. C’est un vin à garder secrètement au fond de sa cave pendant quelques années.


Les deux heures et demie sont passées aussi vite que la bouteille de Vieilles Vignes s’est vidée ! On repart avec le sentiment de s’être fait un nouvel ami que l’on invite dans la foulée à venir nous voir en Alsace. On remplit son coffre de quelques uns de précieux nectars que l’on dégustera, certes loin des volcans millénaires d’Auvergne, mais à coup sûr la tête remplie de la générosité auvergnate... heureux de savoir que le sourire de Frédéric s’invitera à notre tablée lors de notre prochaine « épaulée-jetée » citoyenne !


Domaine de L’Arbre Blanc
Frédéric Gounan
Rue de l’Arbre Blanc
Saint-Sandoux
Tél 04 73 39 40 91

vendredi, mai 01, 2009

Clos de la Garenne

Quoi de mieux de passer un 1er mai ensoleillé en déjeunant en terrasse du Clos de la Garenne à Saverne.

Accueillis toujours aussi si chaleureusement par Virginie et Sébastien Schmitt et leur super équipe très ouriante, nous allons passer deux bonnes heures autour d'un festival de saveurs et un vin mythique. Inutile de vous dire que le plus dur a été de devoir repartir!

A noter: Virginie (chef décoratrice) et Sébastien (super homme-à-tout-faire) sont en constante ébullition. Ils sont en train de finir un superbe sauna. En projet aussi: 6 chambres supplémentaires et aménagement d'une chambre panoramique avec vue sur toute la vallée. Un endroit où on a envie de revenir souvent pour découvrir toutes les nouveautés (culinaires et hôtelières).

Je me suis laissé tenter par un magret de canard sur escalope de foie gras avec miel de pissenlit. Et pour accompagner cette merveille d'équilibre sucré-salé croustillant-fondant, nous avons accompagné notre repas d'un Morey Saint-Denis 2004 du domaine Arlaud (55€):

La Bourgogne comme je l'aime. Vin à la robe légèrement évoluée avec de belles nuances orangées. Un nez d'une grande classe qui s'ouvre sur un bouquet de fruits rouges et noirs et qui évolue sur un boisé subtil et enchanteur et des notes de poivre. La tenue à l'aération est remarquable ce qui me fait dire que ce vin ira loin. La bouche est un modèle d'harmonie et est très "Chambolle". On a beau être "que" sur un village, le toucher de bouche est exemplaire de finesse et de justesse. Les tanins sont fondus à souhait et la finale réglissée nous amène loin. Quel régal! Très Bien


Clos de la Garenne
88, rue du Haut Barr
67700 Saverne
Tél: 03 88 71 20 41

vendredi, avril 17, 2009

Dégustation en duo

Jean-Luc Lanoix de la cave Vins & Terroirs à Haguenau nous avait concocté une dégustation originale et très instructive.

Dégustation à l'aveugle de 10 vins dégustés en 5 duos. Tous les vins ont été carafés à l'avance (sauf un). A nous de trouver le point commun entre les deux vins côte à côte.

État des lieux de joutes surprenantes...

Duo #1:
  1. Riesling Grand Cru Kastelberg 2005 - Domaine Rémy Gresser (22.50€)
    D'une robe assez clair. Nez frais et élégant (floral) même si discret. La bouche se révèle à l'aération avec une acidité mûre et fine pour un vin encore sur la retenue mais déjà doté d'une grande classe. Pour les amateurs de vins non ostentatoires. A garder. Bien

  2. Riesling Grand Cru Kastelberg 1998 - Domaine Rémy Gresser
    Rien à voir avec son voisin. Ici la robe est soutenue, signe d'un certain age. Nez beaucoup plus ouvert avec de puissantes notes minérales. Évolution sur des notes de cire. En bouche, plus de corps, bonne longueur sur des notes réglissées. Par contre, ce même vin regoûté en fin de dégustation (une bonne heure après) présentait une bouche dissociée avec une acidité peu mûre qui dénotait fortement et une finale amère peu plaisante. A se demander si ce vin a été acidifié à l'époque. A boire avec peu de carafage. Moyen+

Duo #2:
  1. Arbois Les Bruyères 2006 - Domaine Stéphane Tissot (17.50€)
    Vin sur argile. 100% Chardonnay. 1er nez avec une pointe florale et une fausse note de banane (amylique). La bouche est un modèle de vin oxydatif délicat: notes anisées, élancée avec du gras et une belle finale sur de beaux amers. Les notes oxydatives sont subtiles et ajoutent une complexité supplémentaire à ce beau vin. Bien

  2. Arbois Les Graviers 2006 - Domaine Stéphane Tissot (17.50€)
    Vin de calcaire. 100% Chardonnay. Je dois avouer que j'ai eu du mal avec le nez de ce vin qui a très peu changé de registre au long de la dégustation. Un nez monolithique sur de fortes notes de fumée mouillée, grillées voire d'hydrocarbure. La bouche quant à elle est impeccable avec toujours ces notes anisées, un surcroît d'acidité noble et une finale fumée. Un vin original à marier avec un vieux comté et à carafer longuement pour assagir ce nez un peu violent. Moyen+



Duo #3:
  1. Haut Médoc Château Charmail 2004 (8.90€)
    1er nez sur des notes sanguines, animales. La bouche présente des tanins encore asséchants (jeunesse) mais serrés. Notes de réglisse. Finale un peu courte. A garder deux ans. Très beau rapport qualité/prix. Bien

  2. Haut Médoc Château Charmail 2005 (8.90€)
    1er nez légèrement lacté qui met du temps à s'ouvrir. Évolution sur de jolies notes de bruyère. La bouche n'est clairement pas encore en place. Les tannins à ce stade sont super asséchants voire rustiques. Les fruits noirs ont du mal à percer derrière cette masse tannique et l'amertume. Un vin au corps imposant sans pour autant être chargé en alcool. Tout est là pour une longue garde. A garder minimum 5 ans. Bien
Duo #4:
  1. Cahors Château Lamartine Cuvée Particulière 2005 carafé depuis 8h (10.90€)
    Le coup de bluff/génie de Jean-Luc. Nous faire goûté le même vin avec ou sans carafage. Ce vin carafé depuis 8h offre un nez relativement plus discret avec des notes étonnantes de grillées et de cacahuète. La bouche est un modèle d'harmonie et de velours. Le miracle de l'oxygène sur la masse tannique à son apothéose. Les 14% d'alcool passe très bien. De nouveau, un superbe rapport qualité/prix. Très Bien

  2. Cahors Château Lamartine Cuvée Particulière 2005 non carafé (10.90€)
    Nez plus expressif sur un registre de peaux de raisins noirs, mais qui évolue à court terme sur un peu de dureté. La bouche est à l'opposé de la version carafée: tannins imposants et asséchants à souhait, acidité plus importante qui amène une note réglissée salvatrice. Un vin qui a tout pour pouvoir vieillir sereinement mais qui se goûte mal aujourd'hui. Bien-
Duo #5:
  1. Vin de Pays d'Oc Cuvée Vins Rares 2007 - J.L. Denois (11.90€)
    Seul point commun entre ces deux vins: le grenache noir. Le 1er vin a une robe plus jeune (reflets violets) avec un beau nez sanguin, fumé et de cuir. L'attaque en bouche tout en sucrosité est un peu déroutante et à la longue limite écoeurante. Par contre le tout est harmonieux et offre beaucoup de plaisir. Un beau vin de copains même si j'aurai du mal à finir la bouteille. Bien-

  2. Châteauneuf du Pape "La Crau" 2006 - Domaine du Vieux Télégraphe (42€)
    Robe plus évoluée avec plus de complexité et de mystère: bouquet floral, herbes aromatiques, le tout soutenu par un niveau d'alcool élevé. Un toucher de bouche d'une grande classe avec une masse tannique noble plus importante. Certes, tout n'est pas encore en place à ce stade mais l'émotion est déjà là. Un nectar à garder au moins 5 ans et à réserver pour une belle pièce de boeuf au coeur de l'hiver. Bien+
Conclusion:

Merci Jean-Luc pour avoir lancé cette idée de dégustation en duo. Je me rappellerai pour longtemps la transformation / métamorphose d'un même vin suite à son passage prolongé en carafe. Expérience à renouveler impérativement.

jeudi, avril 02, 2009

Tour d'horizon bourguignon

Retranché à la veille du début du sommet de l'OTAN à Strasbourg, quelques élus se sont retrouvés dans la cave souterraine fortifiée des Domaines pour une dégustation de belles bouteilles bourguignonnes.

Autour de fromages et charcuteries à profusion, Alain Heitzmann et Johan Valleton ont ouvert pour nous 9 flacons qui nous ont réjoui le coeur. Compte-rendu des hostilités pacifistes:

  1. Saint-Romain Blanc 2002 - Alain Gras 40€ (magnum)
    Une première mise en bouche avec un vin blanc au nez discret, s'ouvrant sur une note végétale (effet millésime?) et une pointe d'élevage. La bouche est fidèle au nez: austère, peu expressive. Seule la finale saline sauve le tout. Moyen

  2. Gevrey-Chambertin "Ostrea" 2005 - J.L. Trapet 30€
    ça y est, on y est! Vive la bourgogne. Au nez, ça pinote comme on aime avec de belles notes fumées et animales. Elégant. La bouche est quant à elle harmonieuse, avec des tanins polissés et une belle trame acide qui à coup sûr nous fera finir la bouteille plus vite que l'on souhaiterait! Bien

  3. Grand Cru Echezeaux 2000 - F. Parent 80€
    D'une couleur plus évoluée que les vins précédents, on gagne tout de suite au nez en complexité (animal, herbes aromatiques, rélgisse). La bouche est un modèle de finesse et déplaira aux amateurs de Watt. Structure fine, élancée, rectiligne. Un vin classe, sur la retenue noble. Finale minérale des plus vibratoires. Très Bien


  4. Pommard 1999 - Comte Armand 40€
    Sorti tout droit de la cave de notre ami Johan, ce vin offre un premier nez marqué par l'alcool. L'aération l'affine sur de belles notes animales. La bouche n'est pas (encore) en place avec une acidité vive qui dénote à ce stade. A garder. Moyen+

  5. Grand Cru Clos Vougeot 2001 - Amiot-Servelle 80€
    Nez séducteur sur le registre de la torréfaction (caféà et de la réglisse. L'attaque en bouche est un peu brutale avec une pointe d'alcool et un manque d'harmonie globale. Un carafage plus long aurait été peut être bénéfique. Moyen+

  6. Pinot Noir "Pylae" 2005 - Château de Vaux (Moselle) 23€
    Un des deux intrus de la soirée. Cuvée haut de gamme du Château de Vaux, avec un nez qui pinote à souhait et une bouche acidulée sur des notes de caramel. Fait marquant: la bouche se resserre avec l'aération. Bien-

  7. Grand Cru Clos des Lambrays 1995 - Domaine des Lambrays 95€
    Un très beau nez sur des notes de raisins secs et de fruits cuits. Le vin est à boire car il commence à montrer quelques signes de fatigue (pointe oxydative légère). La bouche est elle aussi un peu fuyante avec cependant de belles notes d'herbes aromatiques et des tannins très fins. A boire. Bien

  8. Pinot Noir "Les Hautes Bassières" 2007 - Château de Vaux (Moselle) 8€
    L'autre intrus de la dégustation. Un vin typé "nature" avec un superbe fruit frais (fraise, cerise). Attaque perlante pour un vin qui "claque" et offre un maximum de plaisir immédiat. Dans l'esprit du Pinot Noir Pierres Chaudes du domaine Julien Meyer. A consomer sans modération entre copains en pique-nique sur une nappe à carreaux! Bien

  9. Chablis Grand Cru Les Preuses 2002 - La Chablisienne
    Rien de tel qu'un blanc pour finir une telle dégustation. Nez sur les fruits blancs (pomme, poire) avec une bouche qui me fait plus penser à un pinot blanc qu'à un Chablis! Un vin qui ne marquera pas mon histoire gustative. Moyen
Merci Alain et Johan pour ce moment de convivialité absolue au coeur d'une ville en état de siège. Merci aussi à nos vignerons bourguignons pour ces bons moments passés ensemble ce soir.

vendredi, février 06, 2009

Rhône Nord Rhône Sud

Petite dégustation pour aller à la rencontre des vins de la Vallée du Rhône.

Organisé d'une main de maître par les Domaines de Strasbourg, Alain nous a concocté une dégustation en 3 matches (amicaux) accompagné par un superbe boeuf bourguignon gratin dauphinois!

Tous les vins ont été dégustés à l'aveugle.

Match 1
  • Condrieu 2007 - Domaine P. Gaillard - 35€
    Nez très ouvert, typé par le cépage (abricot, muscat) et notes de mandarine. La bouche est dominée par le gras, sans développer une matière impressionnante. Un vin marqué par l'élevage (batonnage) qui mériterait à être regoûté dans quelques années. Moyen+

  • Châteauneuf du Pape Blanc 2007 - Château de Vaudieu - 29€
    Robe plus pale et nez assez fermé. Les 14% d'alcool passe inaperçu en bouche qui est tout en harmonie. Finale saline aux beaux amers avec des notes de boisé parfaitement maîtrisé. Bien
Nord: 0 - Sud: 1

Match 2
  • Cornas 2005 Champelrose - Domaine Courbis - 25€
    Avec l'aération on entre dans l'univers de la Syrah avec des notes fumés, caramel, épices. Une bouche fraîche et gouleyante, quoique le vin est un peu sur sa retenue. Bien

  • Cotes du Lubéron 2004 Grand Deffand - Château de la Verrerie - 28€
    Un vin aussi de Syrah au nez plus fermé et une bouche plus sur la puissance (14.5% d'alcool), plus tannique et plus de matière. Belles notes poivrées. Bien-
Nord: 1 - Sud: 1

Match 3
  • Cote-Rotie 2004 Les Grandes Places - Domaine J.M. Gérin - 70€
    1er nez discret mais qui s'ouvre sur tout l'univers magique des grandes Syrah: violette, poivre qui évolue sur du cuir noble, l'animal racé. Fascinant. La bouche est un modèle d'élégance et de fraîcheur (quelle belle acidité!). Finale longue et saline. Très Bien

  • Châteauneuf du Pape 2004 Val de Dieu - Château de Vaudieu - 49€
    60% de grenache, 15% de Syrah... Nez puissant qui rappelle la liqueur de cassis et les peaux de raisin cuites. Belle mâche en bouche et touche de réglisse salvatrice. Mais les 15.5% passe un peu difficilement tout de même. Bien-
Nord: 2 - Sud: 1


Cette courte confrontation aura tournée en faveur du Rhône Nord avec le charme incontestable de la Syrah en limite nord de maturité. Je préférerai toujours l'élégance à la puissance.

lundi, janvier 26, 2009

Concours Riesling du Monde - le retour

Après un premier passage à ce même concours en février 2007 (lire ici), j'ai eu l'honneur d'assister en tant que juré-dégustateur à la nouvelle édition du Concours des Meilleurs Riesling du Monde organisé d'une main de maître par Strasbourg Evénement aujourd'hui.

Plus 500 échantillons ont été présentés, soit une augmentation de 10% par rapport à l'année précédente (course à la médaille comme signe de crise?).

J'ai eu la chance de tomber à une table où les vins se goûtaient bien. Sous la présidence d'Emile Jung, nous avons noté à l'aveugle 12 vins venus de France et d'Allemagne.

Les vins étaient servis par ordre croissant de sucres résiduels (de 2g/l, 11g/l, 40 g/l, 60 g/l, 120 g/l et jusqu'à 195 g/l).

Je m'étonne de ce choix de vins sur une même tablée. Inévitablement les vins avec plus de sucres résiduels et plus de "Watt" auront tendance à être plus naturellment retenus pour la sélection finale du prix d'excellence. J'aurais aimé déguster que des riesling secs 100% terroir...

En se prêtant tout de même au jeu du concours, nous avons sorti deux vins du lot (bien sûr les noms nous ont été révélé par la suite):
  • Riesling Bollenberg 2005 de chez Braun François & Fils (no. 379)
  • Riesling Auslese 1999 Erben von Beulwiltz (no. 385)*
A suivre si ces vins seront primés...

* Ce vin a reçu le trophée d'excellence 2008 dans la catégorie "top millésime antérieur"

Post factum: après publication des résultats, les deux vins ci-dessus ont reçu chacun une médaille d'or.

jeudi, janvier 22, 2009

Visite au domaine Laurent Barth (Bennwihr)

On ressort très zen après avoir passé une heure en compagnie de Laurent Barth du domaine éponyme à Bennwihr.

Domaine assez différent de celui visité ce matin (domaine V. Zusslin) par la taille de l'exploitation (3.7ha contre plus de 13ha) et la taille modeste des installations. Cela n'empêche bien sûr pas Laurent, véritable homme orchestre qui gère seul son domaine, de bichonner chacune de ses cuvées.

Laurent travaille majoritairement ses vignes manuellement. pour éviter le tassement des sols suite au passage d'engins agricoles lourds.

Il a replanté certaines parcelles à 10 000 pieds à l'hectare et fait des essais de tricotage pour éviter le rognage (à la manière de Zind-Humbrecht). Ici tout est mis en œuvre en viticulture pour sortir de grands vins.

Armé d'un beau verre de dégustation, Laurent va nous faire goûter sur foudre 12 cuvées du millésime 2008 qui sera mis en bouteille à la fin de l'été 2009.

Sans rentrer dans les détails de la dégustation (je ne suis pas un expert de dégustation de vins en cours de FA ou Malo et d'élevage), on peut dors et déjà dire que les vins sont tous d'une grande pureté, sans aucune fausse note. Ici point de notes de champignons ou autres défauts olfactifs. Les vins qui m'ont particulièrement marqués à ce stade sont:
  • Pinot d'Alsace: un assemblage des différents pinots (auxerrois, gris et noir) avec une complexité et une harmonie géniales
  • Sylvaner: un superbe sylvaner qui claque à souhait et qui fera un régal à l'apéro!
  • Riesling: dégustés trois cuvées tout en pureté et tension
  • Gewurztraminer GC Marckrain: il devrait finir quasi sec pour laisser place à une jolie amertume salvatrice
Rendez-vous est donc pris pour fin août ou en novembre (histoire de leur laisser le temps de se remettre du choc de la mise) pour revenir goûter les vins en bouteille et espérer pouvoir acquérir quelques uns de ces flacons merveilleux.

Merci encore Laurent de ta gentillesse et de ta modestie qui font légion dans le vignoble d'Alsace.

Visite au domaine Valentin Zusslin (Orschwihr)

Visite au domaine Valentin Zusslin à Orschwihr. Accueilli très sympathiquement par Marie, nous allons passer 1h30 en sa charmante compagnie et déguster 11 vins représentatifs du domaine.

Le domaine

Domaine en biodynamie depuis 13 ans, membre de Biodivin et Renaissance des Appellations, possède environ 13ha dont un patrimoine de vieilles vignes (plus de 50 ans). Certaines parcelles sont labourées à l'ancienne (cheval ou bœuf).

Les installations en cave sont tout simplement impressionnantes (3 pressoirs pneumatiques, chaîne d'embouteillage, plusieurs caves de vieillissement, tables de tri...).

Ces infrastructures de premier ordre permettent, entre autres, et chose rare en Alsace de laisser les vins finir leurs fermentations à leur rythme. Ils restent ainsi parfois plus d'un an sur lies fines en foudre / barrique, là où beaucoup d'autres domaines, faute de place, doivent avoir mis tout en bouteille avant la prochaine récolte.

A noter également: le domaine est de plus en plus dans une démarche de vins nature au plus près de leur expression terroir. Ainsi, nous avons découvert une cuvée Pinot Noir Harmonie sans soufre (les raisins sont vendangés en caissettes de 25 kg et directement reversés dans le pressoir après double tri à la vigne et sur table de tri en cave) ou encore un crémant brut nature non dosé non soufré.

Un domaine à suivre, en constante progression.

La dégustation
(Prix TTC départ cave)
  1. Sylvaner Clos Liebenberg 2006 - 9€
    Ce clos est un monopole du domaine et se situe en marge du GC Pfingstberg sur un terroir argilo-gréseux. 1er nez légèrement réduit mais qui laisse vite place à de belles notes minérales et développe une bouche tout en tension et saline. Un régal de fraîcheur et de précision. Très Bien

  2. Chasselas Vieilles Vignes (non filtré/sur lies) 2004 - 8€
    Le prix de la curiosité et la recherche de cépages délaissés est sans doute aussi parfois quelques ratés. ça a été pour moi la fausse note de la dégustation. Beau nez de raisins frais, mais la bouche laisse à désirer avec une amertume trop marquée et un corps très fluide et un CO2 encore trop présent. Très Moyen

  3. Riesling Bollenberg 2006 - 11.50€
    Ce vin de calcaire n'est pas sans rappeler le superbe Riesling Burgreben du domaine Bott-Geyl. Nez frais et minéral avec une bouche d'agrumes à l'acidité mûre et rectiligne. Très Bien

  4. Riesling Clos Liebenberg 2005 - 24€
    On monte en puissance. Nez et bouches plus riches avec un volume supplémentaire (bouche sphérique), voire quelques tannins et une finale citronnée. Bien

  5. Riesling Clos Liebenberg 2002 - 24€
    Après carafage d'une demi heure, le vin se révèle: nez minéral à souhait et une bouche qui développe une belle salinité. Pour amateur de riesling de terroir. A carafer. Très Bien

  6. Riesling Grand Cru Pfingstberg 1999 - 40€
    La bouteille dégustée présentait un problème de boucon et sans pour autant être bouchonné, le vin nous a paru un peu oxydé, voire fatigué. Certes, volume et longueur sont là, mais dans une enveloppe oxydative qui le dénature. A regoûter

  7. Pinot Auxerrois Vieilles Vignes 2007 - 8€
    On aurait bien sur dû le goûter avant la série de Riesling. Du coup, impossible de l'apprécier à sa juste valeur. J'en ai acheté une pour le regoûter tranquillement chez moi. Ma référence étant celui du domaine Josmeyer (le mari de Marie est directeur de cette maison). A regoûter

  8. Pinot Noir Harmonie 2006 - 19€
    Quel régal de fruits rouges (fraises...) et de croquant. Un pinot noir gouleyant à souhait à boire sans modération autour d'un pique-nique campagnard. Un peu cher pour un vin de fruit. Bien

  9. Pinot Noir Harmonie sans soufre 2007 - 19€
    Dans le même esprit que le précédent, une explosion de fruits rouges au nez et en bouche avec une pureté supplémentaire due peut être à l'absence de soufre. Bravo. Très Bien

  10. Gewurztraminer Bollenberg 2006 - 9.50€
    Nez variétal (rose), mais bouche sèche qui laisse transparaître pour ma plus grande joie l'amertume naturelle de ce cépage trop souvent vinifié sucraillon. Bien

  11. GewurztraminerVendanges Tardives 2004 - 23.50€
    Comme le précédent, mais avec de la richesse et du moelleux en plus. Je l'ai trouvé un peu lourd en finale, à moins que ce ne soit un coup de fatigue après 1h30 de dégustation. Moyen+