vendredi, avril 27, 2007

Grande degustation de Sylvaner alsacien

Organisé d'une main de maitre par Alain Heitzmann (Eclat de Vin) et Philippe Graz, j'ai assisté à une belle dégustation de Sylvaner alsacien hier soir. Compte-rendu d'un cépage qui a perdu 50% de ses surfaces en Alsace et qui pourtant est loin de démériter quand il est bien conduit (faible rendement...).

A gauche, phot d'une variété rouge de Sylvaner!

  1. Sylvaner 2004 Dom. Laurent Barth - 6€
    S.R. 8 g/l; Elevage sur lies fines; mise en bouteille en août
    Notes fumées au nez, délicat. La bouche est riche et présente une belle acidité fine et une bonne maturité. Frais. Bien

  2. Sylvaner Bihl 2002 Dom. J.P. Frick - 7€
    S.R. 3.8 g/l; 5.9 g/l H2SO4; 13.5% Nez oxydatif (pomme cuite), puis très fruité. En bouche, trame minérale, peu d'acidité. Rectiligne. Finale amère. Moyen+

  3. Sylvaner Bihl 1996 Dom. J.P. Frick
    Nez très mûr présentant des notes de miel, cire, coing avec un sous-note lactée. La bouche est construite tout en longueur avec un bon niveau d'acidité (millésime oblige!). Très salin. Bien

  4. Sylvaner Zellberg l'Hermitage 2005 Dom. J. Meyer
    De couleur vieil or très soutenue, le nez s'articule autour de notes grillées, huile d'arrachide, sésame. En bouche, vin puissant doté d'une bonne acidité mûre, très salé (trop?). Un vin difficile à comprendre. Une Formule 1 à attendre. Moyen+

  5. Sylvaner Zellberg l'Hermitage 2001 Dom. J. Meyer
    1er nez pas 100% net (légèrement marqué par la sueur et des notes animales. Réduction?). Après aération, le nez reste discret mais fin. En bouche, superbe trame acide (salivation qui finit sur le devant de la langue). Un vin tout en longueur, rectiligne, droit. Très belle finale fumée. Mon préféré de la soirée. Très Bien

  6. Sylvaner Zellberg l'Hermitage 1998 Dom. J. Meyer
    Nez grillé (marqueur du terroir? car ce vin n'est absolument pas passé en barrique). Evolue sur le pipi d'asperge! Etrange. En bouche, tuojours belle trame acide mais le vin s'arrête net et nous laisse sur notre faim, surtout après le 2001. Moyen

  7. Sylvaner Brandstatt 2004 - Dom. Otter
    vin à défaut: refermentation en bouteille

  8. Sylvaner Grand Cru zotzenberg 2005 - Dom. Lucas Rieffel
    Nez exhubérant de poire très mûre, monothématique. Bouche à l'attaque perlante. Demi-corps, légèrement aqueux. Assez court. Moyen

  9. Sylvaner Grand Cru zotzenberg VV 2005 - Dom. Albert Seltz
    Nez grillé et sous-notes fraiches de citron. bouche très perlante et finale brûlante. Faible acidité. A se demander si le fort taux de CO2 sert à substituer ce manque d'acidité. Moyen

  10. Sylvaner Eminence 2004 - Dom. Agathe Bursin
    13%. Nez citronné qui évolue sur un nez de gewurztraminer (rose). Bouche dominée par les sucres résiduels très élevés. Très riche, tout en largeur. Assez lourd. Moyen

  11. Sylvaner Bergweingarten "Moelleux" 2001 - Dom. J.P. Frick
    13.4%; S.R. 37 g/l; 5.7 g/l H2SO4. 1er nez assez fermé puis s'ouvre sur d'étonnantes notes de fraise, menthol. La bouche est très riche, marquée par les sucres résiduels mais la minéralité balaye ces sucres et redonne un bel équilibre à ce beau vin. Bien
Conclusion: un cépage malheureusement délaissé qui pourtant peut donner de sacrées émotions quand il est bien conduit et vinifié et qui peut être une véritable "éponge à terroir" pour reprendre l'expression inspirée de Philippe Graz.

mercredi, avril 25, 2007

Visite au Domaine Jean-Marc et Frédéric Bernhard (Katzenthal)

Visite improvisée au Domaine Jean-Marc et Frédéric Bernhard à Katzenthal. Suivant les recommandations du guide RVF 2007, je me suis rendu au domaine pour une dégustation conviviale. Accueilli chaleureusement par la mère de Frédéric (qui enseigne Viti Oeno en BTS à Rouffach), j'ai pu déguster 7 vins.

Le domaine est en lutte intégrée et n'a pas encore commencé une possible reconversion en bio. Ce domaine familiale de 9ha possède des parcelles sur le Hinterburg (côteau raide entre Katzenthal et Niedermorschwihr - voir photo de gauche) ainsi que sur le Grand Cru Winneck-Schlossberg.

Tour d'horizon des vins du domaine:
  1. Pinot Blanc Bouquet de Printemps 2005 - 4.60€
    Je voulais me faire une mise en bouche sur un vin frais et gouleyant. Râté! Les sucres résiduels me gâchent tout plaisir du croquant du Pinot Blanc. Dommage. Très moyen

  2. Riesling Grand Cru Winneck-Schlossberg 2005 - 10€
    Nez d'agrumes (orange, citron), très net. Bouche bien sèche, cristalline avec une bonne matière. Un beau vin de granit. Bien

  3. Pinot Noir Hinterburg Barrique 2004 - 9€
    Vin présentant une très belle matière pure mais encore trop marqué par le boisé. A garder 2 ans. Moyen+

  4. Riesling VT 2004 Le Jus de Jules - 15€
    On met le fait goûter avant le vin suivant et je comprends pourquoi: les notes d'agrumes et l'acidité balayent les sucres et laisse la bouche fraiche. Bien

  5. Pinot Gris Grand Cru Furstentum 2005 - 10€
    C'est une VT déclassée. Trop marqué par les sucres résiduels. A garder pour que les sucres se fondent (on espère). Moyen+

  6. Gewurztraminer Grand Cru Mambourg 2005 - 13€
    Vin élégant, fin avec une belle matière. Un beau vin de gastronomie sans grande complexité. Moyen+

  7. Gewurztraminer VT 2003 - 20€
    J'ai du mal avec cette VT. Les sucres ne sont pas balayés. Moyen
Conclusion: un petit domaine familial qui a l'avantage de présenter une gamme assez homogène avec des prix tout à fait raisonnables. Et le domaine n'a pas l'intention d'augmenter ces prix dans un avenir proche même si la presse commence à faire parler d'eux. Exception notable à remarquer: un des rares domaines à figurer à la fois dans le guide Hachette (aie! aie! aie!) et le guide RVF!

Visite au Domaine Josmeyer (Wintzenheim)

Très belle visite au domaine Josmeyer à Wintzenheim tout près de Colmar. Accueilli très amicalement par une des filles Meyer (Céline), j'ai eu la chance de pouvoir déguster une grande partie de la gamme. Après avoir fait des études de lettres (d'où les références littéraires dans le nom de certaines cuvées), Céline a fait le CFPPA de Rouffach il y a quelques années.

Le domaine est passé en biodynamie en 2000. Bien sûr aucune intervention au niveau de la vinification (ni levurage, ni collage etc...). Les vendanges ont traditionnellement 15 jours d'avance sur les autres et la plupart des raisins sont rentrés juste après ceux pour le crémant. En effet, chez les Josmeyer on ne recherche pas la surmâturité et on veut garder de la fraicheur dans les vins. La mise en bouteille à lieu relativement tôt (et en tout cas avant la rentrée de la prochaine vendange) car Jean Meyer a constaté que les vins sont moins perdurbés par cette opération quand ils sont jeunes.

Les 9 vins dégustés principalement sur les millésimes 2004 et 2005 m'ont tous marqués par leur finesse, leur droiture et on ne pourra dénoter aucun faux pas. Ils sont secs et précis comme je les aime! Quelle gamme homogène! Les prix sont certes élevés mais on peut dénicher de réelles bonnes affaires.

Compte-rendu d'une très belle dégustation:
  1. Pinot Blanc 2006 "Mise du Printemps"
    "Herrenweg de Turckheim, dont le sol fait de loess et d'alluvions rappelle celui des Graves" (Céline)
    Mis en bouteille en mars 2006
    Nez intense et ouvert sur des fruits mûrs (poire). La bouche est sèche avec une belle finale sur l'amertume. Vin issu d'un sol léger (granitique). Bien

  2. Pinot Blanc Les Lutins 2004 - 12.80€
    "Herrenweg de Colmar. Plus profond et enrichi de bandes d'argile, c'est un sol plus lourd." (Céline)
    On gagne en corps et en acidité par rapport au précédent. Vin issu d'un sol plus lourd (marno-calcaire). Bien

  3. Pinot Auxerrois "H" 2002 - 15€
    1er nez légèrement lacté, puis minéral. En bouche, dominante minérale et très belle matière. Au niveau d'un grand cru si ça existait! Très Bien

  4. Riesling Le Kottabe 2005 - 11.80€
    Parcelles issues du Herrenweg donnant un vin complet, doté d'une bonne matière avec une trame acide mûr et une superbe finale saline. Très Bien

  5. Riesling Grand Cru Brand 2004 - 26.30€
    Nez encore assez fermé. Bouche rectiligne toute en longueur. Grande minéralité et pureté. A garder absolument. Très Bien

  6. Riesling Grand Cru Hengst 2004 - 25.30€
    Vin à la structure radicalement opposée au précédent. Vin plus riche, plus puissant, plus sphérique et plus dans l'opulence mais reste toujours sec. Très Bien

  7. Pinot Gris Fromenteau 2005 - 13.90€
    Nez délicat avec des notes fumées. Quelle acidité en bouche et quelle fraicheur! Pointe saline en milieu de bouche. Bien

  8. Pinot Gris Grand Cru Hengst 2002 - 26.60€
    Nez très mûr avec des notes de miel, cire. Bouche en contraste avec de nouveau une superbe acidité qui gomme totalement les 19 g/l de sucres résiduels. Très Bien

  9. Gewurztraminer Les Folastries 2005 - 14.50€
    Nez opulent très marqué par le cépage (notes de rose). La bouche est sèche (quel plaisir!) et épicée. Finale sur l'amertume et légèrement chaude. très bel équilibre. Bien

mercredi, avril 18, 2007

Que fait-on dans les vignes en... avril

Lundi 16 avril

Arrachage pieds de vigne après le délai d'un mois. Tracteur sur-puissant qui soulève les pieds de terre et va les chercher à près de 60cm sous terre.








Fin de matinée consacrée à sortir du bois à la fourche de parcelles trop vigoureuses.

Après-midi, décrochage de fil de fer de piquets métalliques pour préparer leur remplacement par des piquets bois




Mardi 17 avril


J'ai planté des centaines de piquets bois toute la journée. Heureusement avec l'aide d'une machine révolutionnaire (photo de gauche). Mais je ne vous raconte pas les coups de soleil et la tête en compote!

En effet, cette belle machine ressemble un peu à un certain marteau-piqueur, bruit et vibrations compris :-)

La vigne pousse a vue d'oeil. Déjà au stade 3 feuilles étalées. J'ai même commence une partie de l'ébourgeonnage sur le pied de vigne (tous les bourgeons sous le 1er fil de fer)! A ce rythme là on vendengera en juillet!

Jeudi 19 avril

Et bien après avoir planté des piquets bois et décrocher les fils de fer des anciens piquets, il a fallu déterrer les piquets métalliques et les sortir de la parcelle! Yoohoo!! Le tout heureusement avec l'aide d'un tracteur, d'une potence artisanale et d'une chaine. Ca nous a quand même pris toute la journée.

Dans certaines parcelles, les sols ont souffert d'un manque d'eau pendant l'hiver et surtout d'une absence de gel qui fait éclater les grosses mottes de terre et contribue à améliorer la structure du sol.




Vendredi 20 avril

Je finis en beauté. Après une matinée assez cool à sortir des piquets métal d'une parcelle et à fixer des "porte-manteaux" pour les deux fils baladeurs de palissage, j'ai passé l'après-midi à piocher pour désherber et dégager autour des jeunes vignes sous le rang. Un travail nécessaire car toute cette flore asphyxie le jeune plant. Par contre, j'ai le dos et les mains en compote!

Dégustation d'huile d'olive

Dans le cadre d'un Atelier du Goût organisé par Slow Food lors de son salon "Aux origines du goût" qui s'est tenu en avril à Montpellier, j'ai assisté à une dégustation commentée d'huile d'olive! J'ai eu le droit à un mini cours de dégustation propre à l'huile d'olive et mise en pratique avec 7 huiles d'olive (5 du pays de l'Hérault, 1 toscane et 1 huile d'argane du Maroc). Atelier très instructif qui met en jeu une autre technique d'analyse sensorielle...

Comment déguster une huile d'olive?

Les informations ci-dessous sont librement adaptées de documents fournis par la Chambre d'Agriculture (Mme E. Terrien) et le Conseil Régional de l'Hérault.

Déguster une huile d'olive c'est analyser:
  • le fruité: défini comme l'ensemble des arômes hors défauts. On s'intéressera à la composition aromatique (artichaut cru/cuit, herbe, pomme...), la complexité, l'intensité (léger, medium ou intense) et surtout le type de fruité (vert, mûr ou noir)

  • l'amertume: goût ressenti sur l'arrière de la langue (identique bien sûr à la perception de dégustation dans les vins)

  • l'ardence: sensation tactile dans la gorge de picotement, d'irritation, qui peut aller jusqu'à déclencher une toux. Le piquant d'une huile témoigne de la bonne fraicheur des olives au moment de la trituration
La notion de type de fruité est fondamentale pour comprendre une huile d'olive. On distingue 3 grandes familles de fruités (la notion de fruité est à comprendre au sens de l'ensemble des sensations olfactives):
  • le fruité vert: arômes dominés par des odeurs herbacées, fraiches telles que herbe coupée ou gazon, feuille, artichaut cru, plant de tomate, banane fraiche, poivron vert, pomme verte. Ces arômes reflètent des olives cueillies assez tôt, encore vertes

  • le fruité mûr: provient d'olives cueillies plus tardivement. On y trouve une très large panoplie d'arômes que l'on peut classer en plusieurs séries:

    • série végétale: champignon, truffe, artichaut cuit, tomate cuite ou confite...

    • série fruitée: abricot, banane, cassis, fruits rouges, citron confit, fruits à chair blanche, coco, olive noire, poivron...

    • série fruits secs: amande, datte, noisette, noix, pruneau...

    • série épicée: vanille...

    • série empyreumatique: cacao, chocolat, pain, pain grillé, torréfié, pâtisserie...

    • Autres: arômes fermentaires (beurre, levure, pâtisserie), tapenade...

  • le fruité noir: lorsque les olives ont subi un processus de fermentation contrôlée. De telles huiles ne présentent plus aucun caractère de fruits frais mais ont une panoplie d'odeurs se rapprochant du cacao, champignon, vanille, fruits confits... En général, elles ne présentent pas ou peu d'amertume et moins d'ardence. A noter: on parle d'aspect végétal d'une huile pour signaler l'absence de fermentation. On peut donc parler d'huile au fruité vert ou mûr

Les conditions de la dégustation

  • Commencez la dégustation par des huiles mono-variétales, du fruité vert au fruité mûr puis noir, par intensité croissante

  • Servir l'huile dans un mini verre (plastique...). Tenir le verre dans sa main pour réchauffer l'huile afin qu'elle dégage au maximum ses arômes. La température idéale de service se situe autour de 26 degrés

  • Humectez longuement l'huile en essayant de déterminer son type de fruité, son intensité, sa complexité

  • Prendre une petite gorgée d'huile en bouche et la mâcher longuement afin qu'elle soit en contact prolongée avec toutes les muqueuses de la bouche

  • En bouche concentrez-vous sur l'amertume, l'ardence (une fois l'huile ingurgitée) et les arômes perçus. Vous ne percevrez aucune autre sensation telle que sucrosité, salinité ou acidité. En effet, l'acidité d'une huile d'olive n'est pas détectable au niveau gustatif. C'est juste une mesure chimique (pourcentage d'acide oléique libre) qui doit se situer au-dessous de 1%. Un taux supérieur en acide oléique trahirait un mauvais état sanitaire des olives la récolte et un délai de traitement avant la trituration

  • Prévoir une bouteille d'eau, du pain, des quartiers de pomme pour se refaire la bouche entre deux huiles
En savoir plus sur la dégustation d'huile d'olive, cliquez ici.

mardi, avril 17, 2007

Effet Terroir et Carignan

Dans le cadre d'un Atelier du Goût organisé par Slow Food lors de son salon "Aux origines du goût" qui s'est tenu en avril à Montpellier, j'ai assisté à une dégustation commentée de 7 Carignan vinifié sur des sols de nature différente. Dans la mesure du possible, les vins ont été vinifiés de la même manière (faible rendement, zéro intrant autre que le SO2..) pour minimiser la main de l'homme. Cépage longtemps méprisé, jugé trop productif, il revient à la mode sous l'impulsion de l'association Carignan Renaissance. Résultat des courses:

Galets roulés
Carignan Dom. de Familongue 2004
Fruité noir intense avec pointe de volatile (composante acide acétique) puis nez torréfié. En bouche, acidité fine et finale fraiche, anisée. Vin de fruit entaché par quelques notes lactées. 30% macération carbonique. 40 l/ha. 6€ Moyen

Silex
Carignan Dom. Les Eminades Cuvée Rue des Vignes 2004
Nez à défaut brettanomycès (crottin de cheval). Demi corps, court, tanins rustiques mais étonnement frais. Vignes de 50 ans. D'après son vinificateur, le silex se marque généralement par une maturité lente et le vin garde une certaine fraicheur. 4.90€ Moyen

Sables et argilo-calcaire
Carignan Dom. Puehc-Auriel 2004
Boisé fin, fruit délicat. Notes de grafite, empyreumatique. Pointe d'alcool et de réglisse. La bouche est fine même si les tanins doivent encore d'assagir. Vignes de 60 à 80 ans, 35 hl/ha; 14.5%. Les sols blancs augmentent la concentration et le degré d'alcool. Bien

Terres rouges et ruffes
Carignan Mas des Chimères 2004
Vin trouble avec dépôt (vin non filtré). Nez vulgaire de cassis (macération carbonique). Bouche acidulée avec quelques sucres résiduels. Fruité simpliste, peu tannique. Sol riche en oxyde de fer. 6 € Très moyen

Basalte
Carignan Dom. Le Conte des Floris 2004
Nez animal, fumé évoluant sur les herbes aromatiques (sauge), puis le fruit (cassis). Bouche tannnique (aséchante). Belle matière et bonne longueur. La roche volcanique donne en général des notes fumées ou de moca avec des tanins soyeux et fins. 9€ Moyen

Cailloutis calcaire
Carignan Clos du Gravillas 2004 (John Bojanowski, fondateur de
Carignan Renaissance). Nez boisé et animal. Bouche marquée par une gouttière acide, légèrement tannique. Finale amère et alcool un peu élevé. Le calcaire amèen en principe fraicheur et minéralité. 7€ Moyen +

Graves du Villafranchien
Grenache Dom. de Bellevue 2004
1er nez lacté, pointe de volatile (colle scotch), boisé. Tanins fins mais trop marqué par le boisé. Finale brûlante, empyreumatique. 14.5%; 19.60€ Moyen

Conclusion: il a été difficle de ressentir l'effet terroir pur car les différences de vinification n'étaient pas nulles. On voit par ces dégustations que l'on est au tout début de la compréhension de l'effet terroir et on peut se dire qu'en Alsace, on n'a pas a rougir quant à l'avancement des connaissances à ce sujet. Soyons régionaliste pour une fois!

Le cercle des cepages disparus... en Languedoc

Tel était le titre d'un Atelier du Goût organisé par Slow Food lors de son salon "Aux origines du goût" qui s'est tenu en avril à Montpellier... Au programme dégustation de 7 vins (2 blancs et 5 rouges) commentés oar les vignerons en personne.

Carignan Blanc 2004
Dom. Le Conte de Floris
Robe jaune or soutenu. Nez fumé, grillé, droit, puissant. Très bonne tenue à l'oxydation. En bouche le vin attaque sur le gras et se révèle très salin. Vinifié en barrique (15% de bois neuf). 13.5%; 16€. Moyen +

Piquepoul noir 2006
Dom. de la Grangette
A ne pas confondre avec le cépage picpoule qui entre entre autres dans la composition du Châteauneuf du Pape. Vin rosé saumoné. Nez intense de fruits (poire). Simple. Attaque perlante, demi corps. Finale assez chaude voire épicée. Acidité en bordure de la langue. Bof

Allicante-bouchet 2004
Dom. de la Pailletrice
Cépage teinturier. Nez lacté et de fraise. Bouche marquée par une forte acidité, peu de matière et absence de tanins. Rendement élevé (50 hl/ha). Raté

Morastel noir 2005
Abbaye de Valmagne
A ne pas confondre avec le cépage espagnol Monastrel qui est le mourvèdre. Robe noir encre avec bordure violette. 1er nez pas très propre (carton) puis odeurs intenses de thé noir fumé et de boite à cigares. Nez surprenant mais un peu monolithique. Attaque ronde, tanins rustiques asséchants renforcés par un haut niveau d'acidité. Vinification expérimentale car ce cépage mérite à être assemblé. Moyen

Oeillade 2006
Dom. Beau-Thorez
Nez de fruits noirs intenses (cassis, mîre) et notes florales (violette). Un peu vulgaire. Le fruité se retrouve dans la bouche simpliste. Très moyen

Ribeyrenc (ou Aspiran) 2005
Dom. Thierry Navarre
Robe rouge clair, marquée par une certaine évolution (bordure orangée, brune)! Nez animal (crottin de cheval) et de géranium. Evolue sur la marinade de gibier. Etrange (problème de bouteille?). La bouche est par contre très harmonieuse avec une pointe de violette. 35 hl.ha sur schistes. Moyen +

Assemblage de 7 cépages 2003
Dom. Henry
Robe rouge clair. Nez réductif avec notes de cirage. Evolue sur l'orange. Bouche basée sur un duo acide / épices. Finale rustique qui rappelle le 1er nez. Moyen

Conclusion: une dégustation pas très convaincante mais qui avait au moins le mérite de nous faire découvrir des cépages rares ou rarement vinifiés seul.



Crise viticole et reforme de l’OCM – l’espoir renait a Montpellier

Le forum participatif Vignerons d’Europe organisé par Slow Food ® a réuni à Montpellier 500 vignerons européens les 14 et 15 avril dernier. Ce ne fut ni un nième salon entre producteurs et consommateurs, ni l’occasion de faire la promotion de telle ou telle région viticole.

Cet événement est au contraire à inscrire dans la démarche Slow Food des communautés nourricières, au même titre que Terra Madre a réuni fin 2006 5000 agriculteurs du monde entier pour échanger leur savoir-faire et développer un réseau économique alternatif à celui des grands marchés internationaux.

Vignerons d’Europe fût le théâtre de rencontres informelles et amicales et a abouti à un document de travail « Les terroirs et les vignerons au cœur de la réforme de l’OCM », disponible pour commentaires pendant 30 jours sur vigneronsdeurope.com. Il sera ensuite distribué à tous les parlementaires européens et à la Commission. « Personne ne pourra dire qu’il ne savait pas » a déclaré Carlo Petrini, président de Slow Food.

Le cœur des débats à Montpellier a porté sur la notion de terroir. Si la notion de terroir est née comme une aire géographique de production, il est indiscutable qu’aujourd’hui cette définition doit être étendue au travail de l’homme qui façonne cette terre dans sa recherche continue d’identité, d’originalité, voire de sacralité. Aux dires de Jean-Michel Deiss, viticulteur en Alsace, exprimer un terroir, c’est savoir se mettre à son service et « apprendre à la vigne la langue du sol ».


« Faire un bon vin c’est donner son âme »
(Sabine Bonveau, viticultrice)


Et Carlo Petrini de conclure, pour que l’agriculture soit un des piliers stratégiques de notre ère post-moderne (où le pouvoir de la communication dépasse celui de la production), elle doit se doter de culture et de communication. Ainsi seulement les vignerons pourront déterminer le goût et ne s’effraieront plus des modes changeantes des consommateurs.

lundi, avril 16, 2007

Alsace et Viticulture Bio: je t'aime, moi non plus !

L'Alsace n'a pas fini de me dérouter. D'une part, l'Alsace est à la pointe de la viticulture bio (5% de ses surfaces viticoles contre 3% au national), est dotée du seul centre de formation sur la biodynamie et est le berceau d’associations bio majeures (Tyflo, Vignes Vivantes). D'autre part, l'Alsace est à la pointe des recherches OGM sur la vigne. L'INRA de Colmar est le seul centre en France à poursuivre de telles recherches. Alors que les OGM sont massivement rejetés par l'opinion publique française, j'ai voulu en savoir plus.

Les OGM à Colmar

Dans le cadre de la recherche de méthodes de lutte contre les viroses de la vigne, l'INRA de Colmar a repris ses expérimentations « en plein champs » de vignes OGM. Celles-ci sont situées à seulement deux kilomètres de l'aire AOC.

Ces recherches ont débuté en 1994. Suite à un mouvement général de contestation, elles ont dû être arrêtées en 2000. Après des concertations contestées, des porte-greffes OGM ont été replantés en juin 2005. L'INRA se défend qu'il n'y aucun risque de contamination car les vignes OGM sont sous haute surveillance et hors du vignoble historique.

Les OGM décortiqués...

Le principe est de faire exprimer un gène, dit gène d'intérêt, hors de son contexte : du monde animal vers le monde végétal, d’un organe source à un organe cible par la modification de signaux, véritables interrupteurs entourant le gène, le rendant actif ou dormant.

C'est ainsi que dans le cas de la vigne, le virus du court-noué a été injecté à des souris. Après avoir extrait le gène responsable de la production des anti-corps de la souris, il a été transféré à des cellules de porte-greffe de vigne par l'intermédiaire d'agrobactères (des bactéries ayant la capacité de transférer son matériel génétique dans la cellule hôte et de le faire se reproduire), ou par bombardement d'un canon à microbilles contenant le gène.

Et le principe de précaution?

De telles manipulations pour se défaire de millions d’années d’évolution vont inévitablement engendrer de nouveaux problèmes. Non seulement le virus du court-noué est un problème peu répandu dans le vignoble alsacien, mais il n'existe pas dans la vigne à l'état sauvage.

Il est temps d'appliquer le principe de précaution avant de poursuivre des expérimentations in situ ou plus cachées (comme celles sur les levures OGM). Bien sûr, il est très difficile de faire arrêter la recherche mais la viticulture doit défendre une agriculture bio, seule voie pour produire de grands vins de terroir.

mercredi, avril 11, 2007

Visite au Domaine Marc Tempe a Zellenberg (68)

Reçu très chaleureusement pendant 3h par Marc Tempé, ce domaine de 8ha est fondé en 1993. Marc aura passé au préalable 11 ans à l'INAO et décida un beau jours de faire du vin pour se faire plaisir. Il produit aujourd'hui des vins comme il aime et refuse de céder à la pression des modes des consommateurs (marketing de la demande). 90% des vins sont exportés (c'est le 3ème exportateur en Alsace au Japon!). Le domaine est en biodynamie depuis 1996.

La vinification
En moyenne les vins sont élevés 2 ans en foudre. Des essais de barrique sont faits sur les Riesling (et bien sûr sur les Pinots), avec 1/3 de fûts neufs. Le pressurage pneumatique est géré quasi complètement manuellement avec des pressions faibles (2/3 des jus écoulés avec une pression à 0.2 bar!). Une des grandes particularités du domaine est qu'aucun vin n'est filtré. Du coup, les vins sont troubles en bouteille (mais aucun impact gustatif). La vinification est instinctive et aucune mesure analytique n'est effectuée (sucres résiduels, acidité..). On laisse les vins trouver leur propre équilibre par des fermentations très longues. Le SO2 est géré au plus juste (sulfitage au pressurage et puis seulement à la mise en bouteille avec des doses types de SO2 libre autour de 30 mg/l et SO2 total oscillant entre 80 et 150 mg/l).

La viticulture
Il y a une recherche d'une grande maturité pour tous les vins (min 12.5% à 13% acquis) La viticulture est aussi peu interventioniste. Un labour profond est effectué en automne. Bien sûr aucun desherbant ni produit de synthèse n'est utilisé. Là encore on laisse les sols trouver leur structure. Aucune herbe ni céréale d'hiver n'est planté. Pas de traitement au cuivre, mais utilisation de préparats byodinamiques (tisane de prèle, osier...). La dynamisation des préparats est faite manuellement.

Marc aime son métier et sait faire partager sa passion. Dans un respect de la nautre, il laisse les vins trouver leur propre équilibre, meilleur garant pour produiree des vins de garde et les protéger dans le temps. Les vins ont une tenue à l'air remarquable. Certains vins dégustés étaient ouverts depuis 15 jours voire 1 mois sans être marqué par une quelconque oxydation.

Notes de dégustation
Après avoir dégusté 4 vins sur foudre (Pinot blanc 2006, Auxerrois VV 2005, Riesling Zellberg 2006 et Riesling 2005), vins encore assez marqués par l'élevage, passage dans la salle de dégustation pour une belle série de 13 vins...
  1. Sylvaner 2001
    1er nez pas très net puis notes fumées et citronnées. bouche très vive et minéral, fumé. Finale saline qui met en appétit. Bien

  2. Pinot Blanc Zellenberg 2004
    Son meilleur PB d'après Marc. 1er nez dense mais un peu fermé, fruits mûrs (poire). Bouche sèche et minérale. 2.5 ans d'élevage. Bien

  3. Roses Sauvages 2005
    Un Pinot Noir de presse, de couleur rose très clair. Nez marqué par la volatile (colle scotch). Une bouche acide avec des notes d'amande amer. Peu de matière. Moyen

  4. Pinot Blanc Priegel 2001
    Bouteille ouverte depuis 15 jours! Nez marqué par des notes beurrées, caramel. Pointe d'oxydation, puis notes mentholées. La bouche est ronde et grasse avec une belle acidité. finale grillée un peu trop marquée. Bien

  5. Riesling Graffenreben 2002
    1er nez pas net (herbes de cuisine, aspérulle) puis noyau de cerise. La bouche est marquée par les sucres résiduels et l'amertume. Moyen

  6. Riesling Grand Cru Mambourg 2001
    Bouteille ouverte depuis le 04/03! Issu d'une vendange à 70% botrytisé, ce nez a du mal à s'ouvrir (ne présente aucune note d'oxydation. Incroyable!). La bouche est encore marquée par les sucres résiduels mais une belle acidité prend le relai. J'aurais aimé un corps un peu plus présent. Moyen+

  7. Roselberg 2004
    3/4 Gewurztraminer; 1/4 Pinot Gris. Nez puissant de rose et pipi de chat. Bouche assez sèche avec une bonne acidité. Finale un peu déroutante sur l'amertume et le métallique. Terroir riche en oxyde de fer. Rendement 25 hl/ha. Moyen

  8. Riesling Grand Cru Mambourg 2003
    Passé en barrique (1/3 fût neuf) pendant 3 ans. Nez légèrement oxydatif, avec des notes de cire, résine et de beurré. Bouche très riche et grasse; trop marquée par l'élevage (boisé trop m arqué). Finale minérale. A garder. Bien

  9. Gewurztraminer Vieilles Vignes 2003
    Nez typique de Gw (rose, litchi). Puissant. Attaque sucrée mais superbe relai acide. Elevé 2.5 ans en foudre. Bien

  10. Pinot Gris Grand Cru Furstentum 2000
    Nez marqué par des notes de caramel. Bouche très barriquée (2.5 ans de barrique avec batonnage). Belle acidité. Moyen+

  11. Pinot Gris Zellenberg VT 2001
    Nez dominé par la volatile (colle scotch) et le boisé. Attaque sucrée en bouche (mais le vin reste digeste). Par contre, boisé et toasté trop marqués. Moyen

  12. Pinot Gris Grand Cru Schoenenbourg VT 2000
    Nez toasté, fumé. bouche dominée par les sucres résiduels, le gras. Notes fumées et de nouveau bon niveau d'acidité. Moyen+

  13. Gewurztraminer Grand Cru Furstentum VT 1999
    Nez de vieilles roses et beurré, lacté. Attaque grasse en bouche, assez lourd et finale amère. Moyen

mardi, avril 03, 2007

Visite au Domaine Lucas Rieffel a Mittelbergheim (67)

Première visite au Domaine Rieffel à Mittelbergheim. Accueilli chaleureusement et avec beaucoup de franchise et de transparence par Lucas, nous avons pu visiter l'ensemble des caves de vinification et d'élevage. Le domaine lancé en 1996 couvre 9.5ha. Ses Grands Crus phares sont le Zotzenberg et le Wiebelsberg. Le domaine adhère à l'association bio Vignes Vivantes et est en reconversion bio (aucun timing n'est cependant encore arrêté). Lucas achète un compost de grande qualité à la ferme de Truttehausen et met un accent particulier sur le travail en vigne (maitrise des rendements) pour atteindre une bonne maturité. La vinification est la moins interventionniste possible, même si cette année des levures exogènes ont été utilisées (Lucas est tout simplement transparent sur ses pratiques et n'essaie pas de nous vendre une vinification idéale que nul ne suit en réalité).

Eleve et admirateur d'André Ostertag (il y a fait un stage à l'âge de 16 ans), Lucas se lance dans des essais d'élevage en barrique pour ses Pinots (Gris et Blanc).

Après 11 vendanges, Lucas a pris conscience que l'on ne peut pas faire uniquement des vins pour soi-même mais qu'il faut aussi savoir écouter ce que veulent les consommateurs (la célèbre marketing de la demande). C'est pourquoi, par exemple, il laisse des sucres résiduels dans ses Gewurztraminer car il a constaté que les vinifier sec ne se vendait pas.

La gestion du SO2 est au plus juste avec des sulfitages sur vendange typique de 1 à 2 g/hl seulement. Rien n'est défini par avance et les choix viti-vinicole semblent être faits dans la plus grande sérennité.

Suite à sa rencontre avec Jean-Christophe Bott, Lucas a opté pour des pressurages pneumatiques longs (entre 6 et 12 heures) et qualitatifs (même si on peut encore émettre un bémol sur les niveaux élevés de pression max utilisées: de 1.6 à 2 bar).

Notre visite s'est terminée par une dégustation de 8 vins:
  1. Pinot Blanc 2004 - 4.80€
    Aromatique sur le beau fruit simple (poire). En bouche, sec, droit. Finale amère qui met en appétit. Bien

  2. Pinot Blanc Gebreit 2004 - 7€
    Terroir de granit vinifié à part. Encore assez fermé au nez. En bouche, même si ce vin sec a fait sa malo, il conserve une belle acidité mûre, un beau gras (dû à l'élevage en barrique et au batonnage) et une longueur sympathique/ Moyen +

  3. Auxerrois Vieilles Vignes 2005 - 6.50€
    Nez intense de beaux fruits mûrs, croquants. Très belle matière en bouche. Un beau vin sec. Bien

  4. Pinot Noir Nature 2005 - 7€
    Ce vin sans soufre (sauf les 1 à 2g/hl sur vendanges) est clairement inspiré de son ami Patrick Meyer à Nothalten (Domaine Julien Meyer). Au nez, notes fumées mais où le fruit est cruellement absent. La bouche est dominée par une vive acidité et le boisé. Moyen

  5. Pinot Noir Runz 2004 - 8€ environ
    Parcelle au pied du GC Zotzenberg. Terroir marneux. Elevage d'un an (comme le PN Nature) avec 50% de barrique neuve. Le nez est dominé par le boisé et le poivron vert. En bouche, un vin archi-concentré, épicé, pas encore fondu. A garder. Moyen

  6. Sylvaner Grand Cru Zotzenberg 2005 - 10€
    Le seul grand cru en Sylvaner dans toute l'Alsace. Sur des vielles vignes de 40 à 50 ans, ce vin s'ouvre sur un fruit croquant. La bouche est surprenante: ronde, riche, peu acide et tannique. Ce vin a fait sa malo (notes de caramel). On s'attendrait à un vin rectiligne et on trouve un vin sphérique. Une curiosité. Moyen +

  7. Riesling Grand Cru Wiebelsberg 2004 - 12€
    Terroir sablo-gréseux. Nez fin et discret. Notes d'agrumes. En bouche, le vin se révèle dense avec une attaque douceâtre (10g/l), la première du genre dans notre dégustation. Très belle acidité mûre, mais finale légèrement râpeuse. Moyen +


  8. Pinot Gris Barrique 2002 - 20€
    Terroir proche du Kirchberg de Barr. Lieu-dit nommé La Colline aux Escargots. Elevage de 18 mois sur lies totales! Notes beurrées et de bonbon anglais au nez. Une bouche dotée d'une trame acide impressionante, enveloppée dans le toasté de l'élevage barrique. La bouche reste parfaitement fraiche en finale. Un régal mais le prix reste à mon sens excessif. Bien
ça m'a fait bien plaisir de gouter des vins d'Alsace avec une bonne concentration (je n'en peux plus des vins dilués dus à de trop forts rendements hl/ha) et découvrir un domaine avec une entrée de gamme impeccable. Un domaine à suivre.

lundi, avril 02, 2007

Salon des vins bio a Kienztheim (68)

4ème édition du Salon des vins bio a Kienztheim (68). 38 viticulteurs présentaient 3 vins chacun. J'ai eu le plaisir de déguster environ une cinquantaine de vins sur les 114 à disposition. Tous les grands noms de l'Alsace ont répondu présent: J.M. Deiss, Zind-Humbrecht, A. Ostertag, Josmeyer, Schaetzel, Albert Mann, JP Frick... De gauche à droite: JP Frick, Romain Illtis (Meilleur Jeune Sommelier d'Alsace) et Sylvie Spielmann.

Les vins étaient regroupés sur 6 tables distinctes:
  • vin de cépage
  • vin de terroir
  • grand cru
  • crémant
  • pinot noir
  • vin du Baden Wurttenberg
L'après-midi était également rythmé par une série de conférence animées par les viticulteurs ou sommeliers:
  • vinification sans intrant (Jean Schaetzel, C. Binner...)
  • évolution des vins (avant et après la conversation en bio avec Sylvie Spielmann, Dom. Muré et JP Frick)
  • accords mets et vins par le meilleur jeune sommelier d'Alsace
  • perspective du vin bio en Europe
La conférence/dégustation sur l'évolution des vins a pu montrer une différence nette entre les vins avant la conversion bio et après. Malheureusement, il est difficile de mettre cette différence (entre autres de minéralité) uniquement sur le dos du mode de culture. Il est indéniable aussi que les pratiques oenologiques ont évolué sur le laps de temps considéré (entre 7 et 17 ans).

Le bio apparait comme le mode de culture incontournable pour faire de grands vins. Par contre, le bio n'est pas une solution miracle pour quiconque souhaite faire de grands vins et doper ses marges commerciales! En faire un argument marketing serait une bien pauvre stratégie. Etre en bio est la première étape d'un grand édifice qui passe par la compréhension intime de ses terroirs. Un peu comme si les intrants de la viticulture et l'oenologie conventionels seraient autant de maquillage masquant la potentialité du terroir. Vaste recherche sans véritable fin, dont le sens nait justement au fur et à mesure du cheminement personnel du vinificateur (vinificatrice)...