vendredi, décembre 14, 2007

Effet Terroir, rien de tel qu'écouter... les Bourguignon

Non, non il n'y a pas de faute d'orthographe dans le titre.

Je fais référence aux microbiologistes des sols, Claude et Lydia Bourguignon du LAMS (Laboratoire d'Analyse Microbiologique des Sols).

L'émission "Terre à Terre" de France Culture du 8 décembre 2007 est vraiment passionnante. Pendant une heure, on boit les paroles des deux spécialistes de la vie des sols et prend notes de leurs conseils éclairés pour une viticulture de terroir.

Rien de tel pour appréhender tour à tour la complexité de la structure et la vie des sols, le classement des terroirs en fonction de leur qualité intrinsèque (notamment la qualité de leur argile), la limitation des porte-greffes américains adaptés au sol acide (alors que nos sols en Europe sont majoritairement calcaire), les effets du réchauffement climatique sur le déficit de maturité phénolique des vins (qui ont besoin des nuits fraîches pré-vendanges), les règnes animal + végéal + des champignons, les BRF ou bois raméal fragmenté, qui apporte efficacement la lignine aux champignons qui eux seuls sont capables de la transformer en précieux humus "molécule organique la plus complexe du monde" (l'équilibre agro-silvo-pastoral), la minéralisation de la matière organique par les bactéries du sol, la dégustation tactile ("un vin se tâte!") et enfin le grand potentiel des terroirs de Nouvelle Zélande....

Bref une émission qui ouvre la voie à des tonnes de questions, à des questionnements et des émerveillements sur les équilibres de la nature et la profondeur métaphysique de la viticulture.

Pour écouter l'émission, cliquez ici.
Emission (c) France Culture "Terre à Terre" du 8 décembre 2007

mercredi, décembre 12, 2007

Merci Alain !

Petite dégustation entre amis chez Eclat de vin à Strasbourg. En ces journées hivernales et sombres, rien de tel que des vins d'hiver pour se réchauffer le coeur.. Au programme 7 vins de fête qui m'ont fait voir la vie entre rouge et blanc!

1. Champagne Brut 2002 - Raymond Boulard - 30€
50% Chardonnay; 30% Pinot Noir et 20% Pinot Meunier. Un champagne vineux, sec et minéral comme je les aime. Bonne longueur. Les bulles et la mousse sont discrets. C'est un choix du vigneron de travailler à basse pression. Bien

2. Condrieu 2006 La Solarie - Domaine Gilles Barges - 30€
Nez explosif de fruits (abricot, muscaté) et floral. L'attaque est riche, légèrement beurrée et l'alcool est présent. Légère relâche de tension en milieu de bouche mais la finale est très longue sur un amer fin et la salinité. A carafer (pour affiner le nez). Bien

3. Rully 1er Cru Préaux 2005 - Eric de Suremain - 16€
Superbe nez de fruits noirs (cerise). Bouche acidulée qui rappelle le nez avec des notes fumées en plus. Un pinot noir fin, qui joue dans le registre de l'élégance. Très Bien

4. Médoc Château Planquette 2004 - 13€
Un vin qui déroute et qui ne ressemble pas à l'image que l'on peut se faire du Médoc. Un nez puissant, sudiste avec des notes animales, sanguines et une pointe de basic sous-jacente. Les tanins sont abondants, il y a de la mâche, du volume mais la finale fraîche est salvatrice. A servir avec du gibier. Bien

5. Châteauneuf du Pape 200 - Domaine Charvin - 30€
90% grenache qui marque fortement le nez par ses arômes typiques de fraise confite / cuite. La bouche est harmonieuse, sphérique, fine. Les 14.5% d'alcool passe inaperçu et la finale sur le basilic est divine. Bien

6. Gewurztraminer Grand Cru Marckrain 2006 - Domaine Laurent Barth - 18€
Nez puissant de roses et litchis. Le vin impressione en bouche par son beau niveau d'acidité (sol marno-calcaire) qui gomme haut la main les quelques 60 g/l de sucres résiduels. Bien

7. Vin de Table Coeur d'Or - 11€ (50 cl)
Vin déclassé du domaine des Cailloutis (Gaillac). Patrick et Bernard Fabre ont réussi un Gaillac doux divin. Si le 1er nez est un peu marqué par la volatile, viennent très vite de belles notes de cire, de résine et de grillé. La bouche est grasse, vanillée, envloppée dans une belle acidité salvatrice. Les quelques 200 g/l de sucres résiduels sont digérés sans problème. Un vin qui titre 11% qui se boira tranquillou au coin du feu sur une peau de bête... Bien

Merci encore à Alain Heitzmann, maître des lieux, pour nous avoir emmenés sur ce parcours initiatique des plus réussis...

mardi, octobre 30, 2007

Tour du monde avec Pascal Leonetti

Soirée dégustation au Hannong bar en compagnie de Pascal Leonetti, meilleur sommelier de France 2006. Il nous a choisi une sélection de vins principalement étrangers. Dans un style décontracté et personnel, il nous raconte ses dernières visites dans le vignoble. Par exemple, il revient de six jours à Bordeaux où il a dégusté dans 60 domaines! Il est resté très impressionné par le progrès qualitatif des vins aussi bien par un travail à la vigne qu'en cave avec des tris très rigoureux et des tentatives de vinification parcellaire comme en Bourgogne.. A suivre...

Pour l'heure, voici le compte-rendu des vins de la soirée. Les vins oscillent entre 20€ et 40€ (Cornas, Bonnezeaux)

  1. Chenin Blanc 2006 - Morgenhof Estate (Afrique du Sud)
    Nez très frais citronné avec une pointe de minéralité (pierre à fusil). Un nez puissant qui évolue vers le fruit exotique. L'attaque en bouche est grasse et ample. Très belle longueur sur de fines notes salées et citronnées. Seul bémol: l'alcool est un peu dominant, mais ça reste une très belle entrée en matière. Accord: Sainte-Maure et abricot sec. Bien

  2. Riesling Arenberg 2005 - MacLaren Vale (Australie)
    Le seul mérite de ce vin est de démontrer les ravages d'un riesling pas mûr sur un terroir calcaire: ça pétrole! Vin au nez très réductif (cirage) et pétrolant. La bouche est archi-dominée par l'acide malique et le végétal laisse une finale âpre et astringente. Sans intérêt. Enfin, le sommelier nous prétend que les reflets verts sont le signe du Riesling, alors qu'ils ne révèlent que la présence de chlorophylle dû à l'immaturité. Comme quoi, les sommeliers devraient aller plus souvent dans les vignes... Accord: pâté en croute à l mousse de saumon. Râté

  3. Chardonnay 2005 - Hawk Crest (USA, Californie)
    Nez mûr et étonnament expressif pour un chardonnay: notes de fruits mûrs (poire) et puissance de l'alcool. En bouche, l'attaque est souple et riche et le finale amère. Alcool trop élevé et manque générale de finesse. Accord: feuilletés maison. Moyen

  4. Pinot Noir 2005 - Kim Krawford (Nouvelle-Zélande)
    Un vin de copain à boire au casse-croûte. Expression variétale sur le fruit. Bouche fluette et courte. Accord: pâté de campagne aux jeunes épis de maïs. Moyen +

  5. Malbec Mendoza 2004 - Catena Zapata (Argentine)
    Vin issu de vignes franches de pieds entre 800 et 1000m d'altitude. Nez puissant en fort constraste avec le vin précédent. S'ouvre sur des notes animales et du boisé, puis évolue à l'aération sur le floral. Bouche assez séveuse, bien équilibré avec une longueur correcte. Accord: magret d'oie et tapenade. Moyen +

  6. Cornas Renaissance 2004 - Domaine Auguste Clape
    Retour magistral en France avec ce grand vin. Tout le charme de la Syrah. 1er nez sur l'amande amère qui laisse rapidement place à un beau fruit noir (mûres) et à des notes sudistes de tapenade d'olives. La bouche est encore jeune mais elle est déjà soyeuse. Bien que sur la retenue, le vin développe une sacrée longueur. A garder 8 ans. Accord: tapenade d'aubergine (conseil du sommelier: à servir avec de l'agneau, tomates confites et pommes de terre huile d'olive et romarin). Très Bien

  7. Bonnezeaux 2005 - Château de Fesles (Bernard Germain)
    Magnifique expression du chenin au nez avec des notes de botrytis, de miel et de coing. Les agrumes arrivent ensuite. Par contre en bouche, les sucres ne sont pas encore assez fondus à mon sens et l'acidité peine à balayer la fin de bouche. Quelques tannins en finale et superbe longueur. A garder 10 ans dans un coin oublié de sa cave. Accord: gâteau chocolat et coco (accord râté! J'aurais mis un dessert à base d'agrumes). Bien

  8. Sidre Argelette 2005 ("Cidre sur Chiste")
    Finir sur un cidre doux me laisse perplexe. L'accord avec le fougerus (pâte molle, croûte fleurie) aissi. A oublier
Conclusion: Globalement une dégustation intéressante qui m'a fait entrer un peu dans la vie d'un sommelier de renom. Comme je pensais, les sommeliers ne passent peut être pas assez de temps dans les vignes pour comprendre intimement ce qui se passe. J'ai eu le droit à tailler court pour diminuer la vigueur (alors que c'est tout l'inverse qu'il faut faire). Mais je dois reconaître que le choix des vins était intéressant et m'a permis de m'initier à la culture des "vins du monde". Comme dit Pascalt Leonetti, il faut savoir faire abstraction des vins français pour commencer à progresser dans sa connaissance de ces vins hors hexagone. A méditer....

lundi, octobre 29, 2007

Salon Mer & Vignes

Petit tour rapide à ce salon Strasbourgeois hier midi. J'ai eu du mal à trouver un domaine pour une dégustation. Je pense que ce salon se développe plus autour de la gastronomie que de la recherche de domaines de qualité.
Je me suis rendu sur le stand du Château de Pommard afin de déguster leur clos. Après le départ de M. Laplanche en 2003, la propriété bourguignone de 20 ha d'un seul tenant (la plus grande en Bourgogne), la maison veut faire des vins à boire plus rapidement pour "tenir compte de l'exigence des consommateurs". Il y a également en projet de passer le domaine en biodynamie. Vaste projet sachant que le domaine est aujourd'hui en agriculture raisonnée.
Côté dégustation, j'ai pu déguster le Château de Pommard sur trois millésimes: 2005, 2004 et 2003. Les prix oscillent autour de 45€, ce qui commence à faire très cher pour ce type de vin....
Le 2005 est encore fermé mais très prometteur. La bouche est soyeuse et il ne faudra que quelques années pour atteindre l'équilibre.
Par contre, le 2004 se goûtait mal aujourd'hui: présence forte d'alcool, tanins asséchants. A réveiller à un autre moment.
Enfin le 2003 a parfaitement gommé l'effet millésime en gardant une belle fraîcheur à ce vin (signe d'un enracinement assez profond).

dimanche, octobre 28, 2007

Weekend au salon des vins Georges Henner à Mulhouse...

Le Salon "Des Vins, des Femmes et des Hommes" qui s'est tenu le 27 et 28 octobre à Mulhouse à réuni plus de 25 vignerons de toute la France. Dans l'ambiance très conviviale du foyer Sainte-Geneviève, les conversations allaient bon train entre amateurs et producteurs. J'ai ainsi pu mieux connaître le travail de domaines très qualitatifs comme le Vieux Télégraphe (Châteauneuf du Pape), Gilles Robin (Crozes-Hermitage) ou encore la Voulte-Gasparet (Corbières) avec sa fameuse cuvée Romain Pauc.

Une équipe soudée du Schnaeckele (Slow Food Alsace) a assûré une restauration variée pour un public de connaisseurs... En deux jours, près de 300 repas salés (4 variétés de sandwiches; 2 plats chauds) et 150 desserts (4 au choix) auront titillé les papilles des oenophiles avertis...


Et pour couronner cette joyeuse entreprise, j'ai eu la chance de dîner avec tous les 25 vignerons du salon. Chacun ayant amené un ou plusieurs crus de leur domaine, le dîner fut plus qu'arrosé. JE me rappelerai longtemps ce magnum de Vieux Télégraphe 1999 ou encore ce whisky single cast 1972...

Un grand merci à toute l'équipe de la maison du vin à Mulhouse et rendez-vous l'année prochaine!

vendredi, octobre 19, 2007

En attendant la Syrah en Alsace # 2

Avec les changements climatiques qui s'annoncent, il se pourrait que la Syrah débarque plus tôt que prévue en Alsace. Les premiers essais ont d'ailleurs déjà commencé.

C'est pourquoi je vous propose un petit tour des vins de la Vallée du Rhône sur son millésime 2005. Cette dégustation s'est tenue chez Jean-Luc Lanoix, Vins & Terroirs à Haguenau. Une très grande soirée...

  1. Côtes du Rhône Cairanne VV 2005 - Domaine des Amadieu (8.90€)
    Mise en bouche un peu difficile. Peut être la température de service était trop fraîche. Le nez est assez ouvert, légèrement lacté, complété par des notes végétales et offrant une bonne persistance. La bouche fâche plus: le trio amertume+ âpreté + alcool l'emporte malheureusement sur les tanins fins et la belle acidité. A regoûter. Moyen

  2. Cornas "Granit 30" 2005 - Domaine Vincent Paris (24€)
    Nez racé, animal voire envoûtant. En bouche, beau bouquet d'épices enveloppé dans des tanins élégants et soutenu par une superbe trame acide. Bien

  3. Saint Joseph rouge Amarybelle 2005- Domaine Cuilleron (20€)
    1er nez un peu fermé mais fin. Notes de chocolat et de fumé. A l'aération, les notes florales arrivent gaiement (violette), marqueur de la Syrah. Une bouche veloutée, ample et persistante. Très belles notes de clou de girofle. Un vin à l'équilibre parfait. Très Bien

  4. Côte Rotie Champin Le Seigneur 2005 - Domaine Gérin (34€)
    Nez qui s'ouvre sur des notes d'élevage non sans rappeler les grands blancs bourguignons. Evolue sur le grafite (mine de crayon), un boisé maîtrisé et des notes surprenantes de basilic! Superbe compléxité. La bouche est encore plus veloutée que la précédente. Tanins mûrs qui se déroulent en cascade, nous baignant dans des notes fines de fumé/minéral. Vin charmeur, très long. Très Bien.

  5. Côte Rotie Madinière 2005 - Domaine Cuilleron (39€)
    1er nez dominé par des notes lactées, caramel, vanille. L'alcool ressort et aspire les épices (poivre). Après aération, belles tonalités florales (rose). La bouche est un peu difficile: les tanins ne sont pas encore tout à fait en place (un peu aséchants). L'alcool domine trop la bouche et la finale est amère. A garder. Moyen+

  6. Côte Rotie Terres Sombres 2005 - Domaine Cuilleron (52€)
    Nez assez fermé. Notes de vanille et clou de girofle. Alcool. Bouche austère où tanins, acidité et amertume ne sont pas unis. Finale sur le boisé. Décevant à l'heure actuel. Moyen

  7. Côte Rotie Les Grandes Places 2005 - Domaine Gérin (67€)
    Nez qui s'ouvre lentement, mais très fin: cacao, épices, basilic. La bouche est parfaitement équilibrée: une belle acidité dialogue parfaitement avec les tanins mûrs. Quelle longueur! Très Bien

  8. Châteauneuf du Pape Cuvée Chaupin 2005 - Domaine de la Janasse (42€)
    Incursion dans le Rhône Sud avec ce 100% Grenache, titrant 15.5% ! Nez confituré / sudiste (kaki, figues séchées) à la limite des vins mutés (Maury...). En bouche, il y a de quoi mâcher. Les fruits sont confiturés (pruneaux) et l'alcool très présent. Un peu dur à apprécier après les vins nordistes à la belle trame acide. A garder. Moyen+

  9. Châteauneuf du Pape Cuvée Vieilles Vignes 2005 - Domaine de la Janasse (59€)
    Nez ouvert et complexe (fruits noirs, herbes aromatiques). La bouche est réglissée et cet assemblage 85% Grenache / 10% Syrah / 5% Mourvèdre offre un bel équilibre dans la puissance (15.5% d'alcool). Bien

  10. Côte Rotie La Landonne 2005 - Domaine Gérin (92€)
    On finit cette dégustation en apothéàse! Nez superbe de sous-bois, fumé, grafite. Très séducteur. Evolue sur un boisé très fin et des herbes séchées. Envoûtant (encore et encore!). La bouche est un modèle de vin digeste et de finesse. Le frisson est là! Grand
Une dégustation "envoûtante" (le mot clef de la soirée) qui m'aura fait pencher le coeur très fort pour le Rhône Nord pour son surcroît de digestibilité et de finesse. Cette série m'aura rappelé combien en dégustation le "toucher" (les sensations tactiles gustatives) est important et que le coeur des émotions sont pour ma part en bouche alors que le nez est parfois ressenti plus comme un processus intellectuel d'identification rationnelle... Vaste débat!

lundi, août 27, 2007

La vigne mois apres mois en Alsace...

Petit carnet photographique de l'évolution de la vigne au cours des saisons...

Fin janvier / début février:


Début mars:


Mi-avril:


Début Mai:


Fin Mai:
24/05

28/05

Juin:
6 juin

12 juin (Muscat d'Alsace)

21 juin (Muscat d'Alsace)

(25 juin)

Juillet:


6 juillet (Muscat d'Alsace)


Août:

10 août(Muscat d'Alsace)


Pinot Gris



27 Août (Muscat d'Alsace)

Pinot Gris

mercredi, août 22, 2007

Sur la route des vins en Valais Suisse

Profitant de quelques jours de vacances en Suisse toute proche de notre bonne vieille Alsace chérie, j'ai rendu visite à trois producteurs valaisans, soigneusement pré-sélectionnés par Alexandre Truffer, rédacteur en chef su site RomanduVin.ch. J'ai ciblé mes dégustations autour des cépages autochtones (Petite Arvine, Amigne, Humagne, Cornalin, Gamaret...).

Avis à tous les sceptiques: sachez que le Valais produit de très grands vins et qu'il serait bien dommage de ne pas en profiter, surtout que les rapports qualité/prix sont vraiment très intéressants. J'ai eu un gros coup de coeur pour un cépage en particulier: la Petite Arvine, cépage blanc qui comme le titrait récemment un quotidien suisse sera amenée à devenir grand... Alors osez passer la frontière toute proche, régalez-vous et profitez de l'accueil on ne peut plus sympathique de nos amis helvétiques...


Marie-Thérèse Chappaz

Domaine de la Liaudisaz
CH-1926 Fully – Suisse
Tél : +41 27 746 35 37
http://www.chappaz.ch/

Fully, le 19/08/2007

Brève rencontre avec Marie-Thérèse Chappaz sur son domaine à Fully. Revenant de vacances, elle n’a malheureusement pas pu me recevoir et me faire déguster ses vins. D’ailleurs elle n’a quasiment plus rien à vendre et il vaut mieux passer au domaine en mai pour avoir un peu de chance d’en trouver. En tout cas, l’accueil fut très chaleureux et ma curiosité grandissante de goûter ses nectars suite à un superbe article de Jean-Marc Gatteron dans la revue Rouge & Blanc du printemps 2007.

Alors Marie-Thérèse, à très bientôt !


Jean-René Germanier

Balavaud
1963 VETROZ - Suisse
Tél (0041) 027 346 1216
http://www.jrgermanier.ch/francais/intro.htm

Vétroz, le 20/08/2007

C’est un des gros acteurs du vignoble valaisan. Domaine familial en agriculture intégrée de 60 ha dont 20 ha en propriété, fondé en 1896 par Urbain Germanier. Les rendements varient entre 70cl pour 1 m2 pour le Fendant à 50cl pour 4 m2 (250 g/m2). Le domaine utilise des barriques bourguignonnes, 1/3 de neuves sauf pour le Mitis Amigne de Vétroz (vin sûrmaturé) qui est élevé dans 100% de fûts neufs. L’Amigne est une spécificité de la commune de Vétroz. . Fait original : essais en barriques carrées de conception suisse !

Dans le nouveau caveau, j’ai pu déguster 13 vins. Les prix indiqués sont pour une bouteille de 70cl (sauf indication contraire).

1. Fendant Vétroz Les Terrasses 2006 – 13 CHF
Une belle mise en bouche avec un vin frais et une pointe de minéralité. La bouche présente un joli gras et une bonne longueur. Bien

2. Dôle Blanche du Valais 2005 – 13.50 CHF
Assemblage de pinot noir et gamay vinifiés en blanc. Un nez de fruits très mûrs, voire exotiques avec des notes florales très flatteuses. En bouche. légère dilution mais beau fruit et pointe salée intéressante. Bien

3. Petite Arvine AOC Valais 2006 – 18 CHF
Mon coup de cœur de la dégustation. De très belles notes d’agrumes au nez (orange, pamplemousse) et superbe longue acidité en bouche. Finale salée. Très Bien.

4. Amigne Balavaud Grand Cru 2005 (2 abeilles) – 24 CHF
Le nombre d’abeilles sur la bouteille est une signalétique pour indiquer le niveau de sucrosité. Echelle de 1 a 3 par valeur croissante de sucres résiduels.
Un nez frais mais une bouche trop marquée par les sucres résiduels. Moyen

5. Amigne Balavaud Grand Cru 2005 (3 abeilles) – 24 CHF (75cl)
Beau nez sûrmuri de coing. Bouche un tant soit peu lourde. Un vin sûrmaturé. Moyen

6. Blanc de Mer 2006 – 17.50 CHF
Assemblage de Chardonnay et Amigne (80%). Un vin bien équilibré. Bien

7. Petite Arvine Réserve 2004 – 33 CHF
Vin élevé 16 mois en barrique. Le nez est encore marqué par le bois et la bouche présente un très beau gras et une fine acidité saline. A garder. Bien

8. Dôle Balavaud 2005 – 13 CHF
Pinot Noir + Gamay + 15% autres cépages autochtones vinifiés en rouge. Le nez est marqué par l’alcool et des notes lactées. La bouche est rustique et finale amère. Très Moyen

9. Dôle Balavaud Grand Cru 2005 – 15 CHF (75cl)
60% Pinot Noir et 40% Gamay vinifiés en rouge. Nez de résine et bouche boisée et acide. Moyen

10. Humagne Rouge 2006 – 19 CHF
Nez fruité et légèrement épicé. Bouche florale et belle finale amère. Original. Moyen+

11. Vuège Gamaret d’Entremont 2005 – 22 CHF
Cépage Gamaret créé en 1970 par pollinisation entre Gamay et Reichensteiner par le lycée viticole de Changins il y a une trentaine d’années. Passe 8 mois en barrique. Nez intense de fruits noirs (cerise), poivre et sanguin. Bouche bien équilibrée (tanins, alcool, acidité) mais un cachou trop court. Moyen+

12. Cabernet Franc & Cornalin 2005 – 33 CHF
60% de Cornalin. Elevé 12 mois en barrique. Les deux cépages sont vinifiés séparément.. Nez animal et sous notes de banane. Bouche bien structurée et bonne longueur. Bien

13. Mitis Amigne de Vetroz 2005 (?) – 60 CHF (50cl)
Vin sûrmaturé au rendement de 50cl pour 4m2 passé en barrique neuve pendant 21 mois. Nez explosif de fruits secs et de miel de châtaignier. Bouche offrant quelques tanins et une bonne longueur. J’aurais aime cependant un surcroît d’acidité pour balayer les 122 g/l de sucres résiduels. Moyen+

Conclusion. Une très belle mise en bouche des vins qualitatifs valaisans. Les vignes dans la région de Vétroz et Fully sont vraiment très impressionnantes. Ici bien plus que dans notre chère Alsace, on peut parler de verticalité du vignoble ! Les vins de Jean-Rene Germanier m’auront surtout marqué par les blancs, dès l’entrée de gamme qui est très bien.


René Favre et Fils

Rue de Collombey 9
1955 St-Pierre-de-Clages - Suisse
http://www.petite-arvine.com

Saint-Pierre de Clages (Chamoson), le 22/08/2007

Chamoson est au cœur du Valais viticole. Comme le rappelle La Gazette de juillet 2007 du domaine, « nulle part ailleurs nous avons une surface de vigne si petite pour un si grand nombre de propriétaires. 22 550 propriétaires pour 5 200 hectares en Valais. 1120 propriétaires (…) pour les 428 hectares du vignoble de Chamoson ».

Accueilli très chaleureusement par la veuve de René, j’ai pu déguster quasiment tous les vins du domaine.

Domaine de 10ha en production intégrée géré par les deux fils, Jean-Charles et Mike. Ce dernier diplômé de l’école d’œnologie de Changins a vinifié aussi aux Etats-Unis. Il en est revenu avec des cuvées d’assemblage plus modernes comme les cuvées « Red Pick Up », « Blue Bike » voire innovantes comme « Colorado » (Johannisberg en barrique) ou « Rouge de Honte » (un Chardonnay vinifié comme un rouge !). La nouvelle génération est curieuse et aime bousculer les idées reçues.

Les deux frères Favre (The Favre Bro’) sont très actifs dans la dynamique du vin valaisan. Ils sont à l’origine de la Fondation l’Homme et le Vin qui défend une viticulture de terroir à Chamoson. Mike est également président des concours Vinea et du Mondial du Pinot Noir.

La maison prône les vins blancs secs et vous ne trouverez pas de sucres cache-misère. Mme Favre m’a vraiment accueilli les bras ouverts et m’a même offert une caisse de poires william et une confiture orange / pamplemousse. J’ai également rencontré le très sympathique Jean-Charles. Une visite coup de cœur que je n’oublierais pas de si tôt.

Les prix indiqués ci-dessous sont pour des bouteilles de 75cl.

1. Fendant 2006 – 10.50 CHF
Nez frais, légèrement citronné. Attaque un peu douce et bouche un peu marquée par l’alcool mais le vin présente une bonne longueur. Moyen+

2. Fendant 2006 Sélection Collombey – 13.25 CHF
Issu d’une parcelle spécifique, ce fendant offre un beau végétal au nez mais finit un peu court. Moyen

3. Johannisberg 2006 – 14.40 CHF
Cépage Sylvaner dont l’expression aromatique n’a rien à voir avec la version alsacienne. Nez au beau fruité rappelant le raisin de Muscat d’Alsace. Bouche de fruit croquant et vin sec. Très Bien

4. Petite Arvine 2006 – 21.75 CHF
Vin sec, droit et délicat sur des notes d’agrumes (pamplemousse) avec une superbe trame acide et une belle salinité. Très Bien

5. Colorado 2002 – 19 CHF
C’est un Johannisberg vinifié en barrique. Légèrement oxydatif au nez, le vin impressionne par son volume en bouche, une finale agréablement amère et une bonne longueur. Bien

6. Gamay 2006 – 13 CHF
Belle mise en matière pour les rouges de la maison. Très beau fruit et vin gouleyant à souhait. A consommer sans modération ! Bien

7. Pinot Noir 2006 – 14.80 CHF
Terroir : brisé d’ardoise. Ca pinote au nez ! On se dirait en Bourgogne. Bouche parfaitement équilibrée. Une très belle expression du Pinot Noir Valaisan avec un superbe rapport qualité / prix. Au risque de contre-dire Jean Schaetzel, viticulteur à Ammerschwihr (68) et professeur d’oenologie & viticulture à Rouffach, on peut faire de très bons Pinots Noirs ailleurs que sur du calcaire. Bien

8. Humagne Rouge Cuvée Jean-Charles & Mike 2006 – 17.55 CHF
Un vin viril, animal qui à l’aération pointe son nez sur la violette. Tanins encore un peu asséchants et belle finale salée. A garder. Bien

9. Pinot Noir Renommée Saint-Pierre 2000 – 35.70 CHF
La cuvée mythique du domaine. Rendement de 400 g/m2 (soit 22 hl/ha avec un pied tous les 1.4 m2). Un superbe Pinot Noir envoûtant avec de fines notes de poivron vert et une bouche soyeuse et longue à souhait. Un vrai régal qui a l’honneur d’être listé chez Harrold’s à Londres. Mon vin coup de cœur. A ne pas rater ! Très Bien

Conclusion : Un grand « petit » domaine qui démontre au monde entier la grandeur des vins suisses lorsqu’ils sont menés avec des petits rendements et une culture de la qualité. Domaine à visiter de toute urgence !

vendredi, juillet 20, 2007

Le vin kirghize surprend!


J'ai eu l'honneur de déguster un vin kirghize lors d'un récent voyage en Asie Centrale. Ils font des vins mutés qui titrent au bas mot 17%.

La particularité est qu'ils utilisent des stars d'Hollywood pour les étiquettes. Histoire de cacher la misère derrière celle-ci!

dimanche, juillet 01, 2007

Dégustation de Grands Crus in situ à vélo!

On l'a dit, on l'a fait. Dans le cadre d'une sortie Slow Food Alsace, un petit groupe de 10 irréductibles motivés s'est lancé à l'ascension des Grands Crus alsaciens. Bien que le temps fut mitigé, le coeur et les mollets furent au chaud!

Tout commença sur le Grand Cru Brand par une dégustation du Riesling Grand Cru Brand 2004 VT de chez Zind-Humbrecht, le tout commenté par une main de maitre par Olaf caviste au domaine... Quelle VT! Une acidité mûre à en faire oublier sa mention. Les presque 100 g/l de sucres résiduels passent inaperçus (le vin titre 11.6%). Quel nez floral et uen bouche tout en longueur qui déroule progressivement sa fine acidité. La minéralité n'est pas encore très marquée, mais elle se révelera à qui sera attendre ce "bébé" tout en élégance...

Quelques coups de pédales plus loin sur le Grand Cru Sommerberg, ce fût le tour d'un match impitoyable entre le Riesling Grand Cru Sommerberg 2001 de chez Boxler et le Riesling Pfoeller 2001 de chez Meyer-Fonné. Deux vins sur un même millésime dont les parcelles se touchent! Le Sommerberg emporta l'unanimité de par sa finesse et son élégance. Quelle longueur! Chapeau bas, très bas!

Nos aventures à deux roues se pousuivant gaiement, nous quittons le Hinterburg pour remettre la dégustation du Muscat Hinterburg VT 2002 de chez Binner. Ce nectar, dégusté lors du pique-nique avec le dessert se révéla par une trame acide superbe et des arômes de raisin de Muscat frais. Après avoir gravi avec bravour la côte du Grand Furstentum, nous voilà arrivés pour notre pique-nique, le tout accompagné royalement par le Pinot Gris Grand Cru Furstentum 2002 de chez Bott-Geyl. Pour moi le meilleur PG que j'ai jamais goûté. Son acidité fine et sa minéralité sont renversantes!

Quelle journée! Que de paysages et d'émotions olfacto-gustatives en mémoire! A refaire, absolument...

dimanche, juin 24, 2007

Les dégâts de la grêle du 20 juin

Petit promenade à vélo sur les Grands Crus aujourd'hui. Nous avons pu constater avec horreur les dégâts de l'orage de grêle qui s'est abattu sur les alentours de Colmar dans la soirée du 20 juin dernier. Voici une série de photos prises sur le Grand Cru Mambourg, images que l'on n'aimerait voir moins souvent...













La taille des trous sur les feuilles laisse imaginer la taille des grêlons... Quel désastre!

jeudi, juin 21, 2007

Quand le Chinon vous fait voir la vie en Rose!

Je me suis pris au jeu, qui je dois dire était original. Voyez plutôt: le Syndicat des vins de Chinon vous envoit chez vous gratuitement 2 bouteilles de Chinon Rosé et à vous de jouer le jeu en postant un commentaire de dégustation (positif ou négatif) sur votre blog. Idée très sympa qui m'a séduit. J'ai reçu les bouteilles ce matin et me suis empressé d'en mettre une au frigo.

Du coup, ce soir en cette soirée festive de la fête de la musique, nous sommes allés faire un petit pique-nique en amoureux entouré d'une famille de canards et d'une ribambelle de moustiques. Une fois la couverture bien étendue, les assiettes bien remplies et la baguette saucissonnée, passage aux choses sérieuses et je fais sauter gaiement le bouchon. Je verse le rose liquide dans nos verres Inao apportés spécialement pour l'occasion...

Le moment est solennel car que faire si ce divin breuvage nous rebutait... Derniers échanges de regard et je me jette et je le fixe droit dans les yeux! Heureusement ce Chinon Rosé 2006 du Domaine de Beauséjour offre une robe très avenante tirant sur le rose grenadine. Le vin s'ouvre sur de fines notes d'amandes et de noix de macadamia. A l'aération, arrive au galop un fruit rouge (fraise, cerise) croquant et appétissant à souhait. Pas de doute ce rosé a vu du soleil! Et il passe avec brio son test à l'oxygénation: il passera donc sans aucun problème l'été, si par malheur il devait m'en rester.

La bouche confirme ce que je pressentais au nez: un beau fruit mûr qui donne une attaque douce, qui heureusement est vite balayée par une bonne acidité rafraîchissante. Ce rosé possède une bonne matière (les rendements ont été sages) et finit sur une belle amertume qui met en appétit.

Autant vous dire que l'on n'a pas trop tardé à se resservir! Alors des plans comme ça, je re-signe quand vous voulez! Reste à savoir combien coûte ce flacon pour le ressortir aux prochains pique-nique...

Article également publié ici.

mercredi, juin 20, 2007

Effet Verre sur la dégustation (la suite)

Ce matin à Vinexpo, j'ai eu la chance d'assister à une conférence-dégustation organisée par Riedel pour mettre en évidence l'influence du type de verre sur la dégustation de vins. Quid de "l'effet verre" après l'effet terroir longuement discuté dans ces pages?

La dégustation animée par une experte de chez Riedel sur les séminaires de dégustation nous a porté successivement du sauvignon blanc, chardonnay, et pinot noir. Le principe était de déguster un vin dans un verre Riedel adapté et le comparer à un vin témoin (non pas le verre INAO standard, mais le verre polyvalent de chez Mikasa, l'Open Up Pro Tasting - voir photo ci-dessous). Compte-rendu de séance et comme toujours petites conclusions entre amis...

LA DEGUSTATION

Sauvignon Blanc:
Issu de Californie du Nord sur un millésime 2006 servi tout d'abord dans le Vinum 416/33 (photo de gauche). Le vin est aromatique sur d'intenses notes de pamplemousse. La bouche présente une bonne acidité, du corps.

Le même vin sur le verre témoin "joker" (photo de droite) s'avère fermé, végétal, poussiéreux avec une bouche diluée et il perd toute sa longueur!




Chardonnay:
Issu du domaine Mondavi, Reserve 2005.
1er verre: Vinum "Montrachet" 416/97, verre spécifiquement conçu pour ce cépage, offrant une très large ouverture et un large bol (voir photo de droite). Dans ce verre, le chardonnay excelle: il offre au nez un trsè beau toasté, quelques épices très fines et de légères notes citronnées. La bouche est grasse et minérale, longue et finement toastée, le tout avec une belle acidité mûre.

Dans le verre témoin, le nez est marqué par l'alcool, le boisé et la bouche est peu acide, peu fruitée.




Pinot Noir:
Vin californien 2005. D'abord dégusté dans le verre Vinum Burgundy 416/7 (photo ci-dessous), le pinot noir apparaît fin, délicatement boisé. En bouche, l'acidité est bien contre-balancée par une matière soyeuse et le vin offre une belle longueur.

Le même vin dégusté dans le verre témoin se révèle de nouveau alcooleux, boisé et cette fois avec des tanins rustiques asséchants!

CONCLUSIONS

Inspiré de cette dégustation et de la longue expérience de Riedel partagée aujourd'hui avec nous, nous pouvons dégager quelques points forts sur l'effet verre en dégustation.

Tout d'abord, l'effet verre existe bel et bien et se révèle de manière souvent spectaculaire. Ensuite, il faut distinguer l'expérience olfactive de celle gustative.

Les facteurs influençant la dégustation olfactive:
  • la température de service (la chaleur fait ressortir l'alcool et les défauts)
  • la quantité de vin servi: il est recommandé de mettre moins de vin blanc que de rouge dans un verre pour atteindre l'optimum de dégustation
  • la taille (volume) du verre: plus grande pour les rouges, plus petite pour les blancs afin d'exprimer au mieux les arômes
  • la forme du verre: c'est l'élément clef. En effet on distingue, trois couches d'arômes dans un verre. Au sommet, le long de la bordure du verre se trouvent les arômes les plus subtiles et volatiles (floral, fruité). A mi-hauteur, on trouve les notes végétales, de terre et minérales. Enfin au fond du verre, se trouvent les éléments les plus "lourds" tel que l'alcool, le glycérol, le boisé. Agiter son verre en faisant des cercles horizontaux ne mélangent pas ces couches superposées mais par contre la forme du verre joue directement sur la surface d'exposition de ces couches respectives. Un test intéressant à effectuer est d'agiter verticalement votre verre (en mettant au préalable la plat de votre main sur le dessus pour éviter pour vous asperger!), annule l'effet verre puisque le vin est aromatiquement homogénéiser!
Sur le plan gustatif:
  • la forme du verre détermine l'inclinaison de la tête (en arrière) que l'on va imprimer pour avaler le liquide. Cela influencera les zones sensorielles impactées en premier (sur le devant ou sur l'arrière). Plus précisément, un verre avec un buvant ouvert tel que le Vinum Montrachet n'impose qu'une faible inclinaison de la tête en arrière et déposera le vin sur le devant de la langue (zone de perception des sucres et et de la sensation de fruité), contrairement au verre témoin ou le verre INAO plus fermé qui déposera le vin plus sur la largeur de la langue et au centre (zone de sensibilité des acides, de la minéralité)
  • l'ouverture du verre liée à la forme du verre (voir ci-dessus)
  • la finition (buvant aux bords "tranchants" vs. arrondis). On choisira par exemple un verre au buvant tranchant ("cut rim") qui dépose le vin sur le devant de la langue si il est issu d'un cépage à forte acidité (Pinot Noir, Riesling), alors qu'un vin plus plein se révèlera plus sur une finition et une forme qui dépose le vin en milieu de bouche (buvant arrondi ou "rolled rim")
  • l'épaisseur du verre
  • le type de matériau utilisé (Riedel utilise du plomb, contrairement à Mikasa qui utilise sur sa gamme Open Up et Select un matériau unique le Kwarx qui contient outre la silice une liste d'oligo-éléments secrets)
Tous ces paramètres influencent l'attaque gustative du vin en bouche, qui se traduira par des perceptions différentes de température (sensation thermique), de texture, de goût, de franchise...

Alors bien sûr il est impossible d'avoir le verre parfait pour chaque vin, mais si on suit l'approche Riedel (qui dessine ses verres suivant les cépages), on pourrait acquérir un verre pour son cépage préféré (par exemple le Pinot Noir) et jouer sur un verre polyvalent pour les autres vins (de chez Riedel ou Mikasa, Spiegelau..).