vendredi, mai 29, 2009

Meursault... beaucoup !

On prend les mêmes et on recommence! Rendez-vous chez Jean-Luc Lanoix de Vins & Terroirs à Haguenau pour une superbe dégustation de Meursault. 9 vins dégustés à l'aveugle avec à la clé une émotion frissonnante... Compte-rendu d'un rendez-vous incontournable.

  1. Meursault Les Ormeaux 2006 - Domaine Coche-Bizouard (25€)
    Une mise en bouche qui donne le ton de la dégustation: finesse. Nez discret, frais qui s'ouvre progressivement. Une bouche un peu sur la retenue et timide mais avec une acidité mûre et une trame fine. Bien-

  2. Meursault Les Chevalières 2006 - Domaine Coche-Bizouard (28€)
    Changement de registre olfactif avec les classiques notes de grillés et de toastés. Vin plus ouvert, plus profond. La bouche offre plus de matière, plus de longueur sur une belle finale amère. Un peu trop riche à mon goût. Bien-

  3. Meursault Les Tesserons 2006 - Domaine Michel Bouzereau (32.50€)
    Au nez, on retrouve la discrétion du 1er vin mais avec des notes d'agrumes en plus (écorce d'orange). Une bouche minérale (pierres chaudes), large et équilibrée. Le gras est parfaitement maîtrisé, sans excès. Bien

  4. Meursault-Blagny 1er Cru Sous le Dos d'Ane 2006 - Domaine Philipe Chavy (42€)
    1er nez puissant voire alcooleux mais avec des belles notes d'herbes séchées. Une bouche moins élégante que les vins précédents avec des tannins présents, puissance et moins de finesse. Belle salinité. Moyen+

  5. Meursault 1er Cru Le Poruzot 2007 - Domaine Dominique Laurent (50€)
    Nez classique grillé et torréfié (café). Par contre quelle bouche: superbe acidité qui offre une tension mûre; belle longueur sur une finale beurrée et grillée qui envoûte sans jamais écoeurer. Très Bien

  6. Meursault Les Rougeots 2003 - Domaine Coche-Dury (47€ acheté en 2005)
    Pour moi, l'émotion , le frisson de la soirée! Nez complexe mélangeant torréfaction, fraîcheur (agrumes) et minéralité (pierre à fusil). Évolution sur les fruits secs et le sous-bois. Quel monde enchanteur! En bouche, c'est le frisson comme les grands bourgognes savent parfois nous procurer. Vin très charmeur, harmonieux à souhait, toucher de bouche velouté, longueur impressionnante. Un vin qui ne se dévoile pas en bloc mais par paliers de plaisir. Un vrai moment d'émotion. Grand


  7. Meursault Les Tillets 2005 - Domaine Roulot (50€)
    Aie aie aie! Vin bouchonné très légèrement qui le dénature complètement. Le nez n'est pas net et la bouche est dissociée. Quel dommage! On ne cache pas le coup de déprime après le firmament atteint avec le Coche-Dury. Non Noté

  8. Meursault 1er Cru Genevrières 2005 - Domaine Michel Bouzereau (46€)
    Nez original avec des notes d'hydrocarbure. Le vin se goûte mal ce soir. Il offre une bouche asséchante et dissociée et la finale est verte. L'acidité ne me semble pas des plus mûres. A regoûter. Décevant

  9. Meursault Les Tessons Clos de Mon Plaisir 2006 - Domaine Roulot (70€)
    Après une série noire de deux vins consécutifs, nous finissons en beauté sur ce vin tout en élégance et attachant. Grande finesse exprimée au travers d'une trame acide conductrice et de vibrations sensuelles. Du potentiel car pas encore au sommet de son expressivité. A garder. Bien+

jeudi, mai 21, 2009

Domaine de L'Arbre Blanc

Il ne faut pas longtemps pour savoir que l’on va se sentir très bien, mais alors très bien, en compagnie de Frédéric Gounan, l’heureux propriétaire du Domaine de L’Arbre Blanc, 2 hectares en Vin de Pays du Puy-de-Dôme à Saint-Sandoux au Sud de Clermont-Ferrand.

Il ne faut pas longtemps non plus pour laisser tomber le vouvoiement qui semble ici déplacé.

On attaque la conversation autour de la prêle fraîchement cueillie qui sèche peinard sous le hangar en attente de la prochaine décoction biodynamique.

Avec Frédéric on refait le monde, on parle de bio et de vin nature bien sûr, on s’énerve aussi face une société trop hygiéniste et sécuritaire, mais avant tout on rigole à chaudes larmes.

Sourire aux lèvres, regard pétillant, casquette solidement vissée sur le crâne, « Fred » nous emmène dans son univers rêveur et sincère, fait de douces siestes, de troc et de canons avec les bons copains.

Alors rien d’étonnant qu’il fasse des vins à son image. Des vins vivants qui tournent allégrement le dos à la « logique de mort » de certains vins conventionnels, ceux qui, par manque d’émotions vraies et de « frisson », finissent par ennuyer. On ne s’érige pas impunément en dompteur de la nature sans en bafouer sa force vitale.

Sur ses deux hectares qu’il travaille seul et pour l’essentiel à la force de ses bras, Frédéric sait que les bonnes choses prennent du temps (18 à 24 mois d’élevage), que le vin se fait dans la vigne et que la matière première ça se respecte (vendange en caissettes, peu d’erafflage). Il minimise ses interventions en cave : pas d’ajout de soufre pendant l’élevage (les sols basaltiques en sont naturellement riches) ; aucune levure exogène « psychopathe » ; aucun collage ni filtrage.

L’accueil dans les « chais » de l’Arbre Blanc est à l’opposé de l’accueil « costard-cravate » des châteaux Bordelais. Ici dans une ambiance néon sans chichi, entre deux cuves et un tuyau, on colle son oreille aux barriques pour entendre jalousement la malo. Les barriques tâchées rassurent.

La dégustation

Le domaine donne naissance à quatre cuvées aux personnalités bien trempées :
  • Les Petites et Grandes Orgues à base de Pinot Noir planté en 2000 (11,80€ et 26,20€)
  • La cuvée Vinzelle à base de Gamay du Beaujolais âgé de 40 ans (11,80€)
  • La cuvée Vieilles Vignes à base de Gamay d’Auvergne planté en 1906 (19,20€)

Les 2007 dégustés sur fûts marquent par leur naturel. La légère volatile du Vinzelle s’intègre parfaitement aux petits fruits noirs et aux notes de violette épicée.
Les Vieilles Vignes (dégusté sur 2006 en bouteille) ont incontestablement un surplus de densité et de mâche sans toutefois perdre en « buvabilité ». La vinification en vendanges entières apporte une touche divine de fraîcheur mentholée.
Les Petites Orgues est l’essence même du vin de copain, dans la pure lignée des Pierres Chaudes de son ami Patrick Meyer.
Les Grands Orgues, une sélection des meilleures barriques (600 bouteilles), nous séduit par sa complexité avec de jolies notes fumées, de réglisse et de poivre. C’est un vin à garder secrètement au fond de sa cave pendant quelques années.


Les deux heures et demie sont passées aussi vite que la bouteille de Vieilles Vignes s’est vidée ! On repart avec le sentiment de s’être fait un nouvel ami que l’on invite dans la foulée à venir nous voir en Alsace. On remplit son coffre de quelques uns de précieux nectars que l’on dégustera, certes loin des volcans millénaires d’Auvergne, mais à coup sûr la tête remplie de la générosité auvergnate... heureux de savoir que le sourire de Frédéric s’invitera à notre tablée lors de notre prochaine « épaulée-jetée » citoyenne !


Domaine de L’Arbre Blanc
Frédéric Gounan
Rue de l’Arbre Blanc
Saint-Sandoux
Tél 04 73 39 40 91

vendredi, mai 01, 2009

Clos de la Garenne

Quoi de mieux de passer un 1er mai ensoleillé en déjeunant en terrasse du Clos de la Garenne à Saverne.

Accueillis toujours aussi si chaleureusement par Virginie et Sébastien Schmitt et leur super équipe très ouriante, nous allons passer deux bonnes heures autour d'un festival de saveurs et un vin mythique. Inutile de vous dire que le plus dur a été de devoir repartir!

A noter: Virginie (chef décoratrice) et Sébastien (super homme-à-tout-faire) sont en constante ébullition. Ils sont en train de finir un superbe sauna. En projet aussi: 6 chambres supplémentaires et aménagement d'une chambre panoramique avec vue sur toute la vallée. Un endroit où on a envie de revenir souvent pour découvrir toutes les nouveautés (culinaires et hôtelières).

Je me suis laissé tenter par un magret de canard sur escalope de foie gras avec miel de pissenlit. Et pour accompagner cette merveille d'équilibre sucré-salé croustillant-fondant, nous avons accompagné notre repas d'un Morey Saint-Denis 2004 du domaine Arlaud (55€):

La Bourgogne comme je l'aime. Vin à la robe légèrement évoluée avec de belles nuances orangées. Un nez d'une grande classe qui s'ouvre sur un bouquet de fruits rouges et noirs et qui évolue sur un boisé subtil et enchanteur et des notes de poivre. La tenue à l'aération est remarquable ce qui me fait dire que ce vin ira loin. La bouche est un modèle d'harmonie et est très "Chambolle". On a beau être "que" sur un village, le toucher de bouche est exemplaire de finesse et de justesse. Les tanins sont fondus à souhait et la finale réglissée nous amène loin. Quel régal! Très Bien


Clos de la Garenne
88, rue du Haut Barr
67700 Saverne
Tél: 03 88 71 20 41