mardi, octobre 30, 2007

Tour du monde avec Pascal Leonetti

Soirée dégustation au Hannong bar en compagnie de Pascal Leonetti, meilleur sommelier de France 2006. Il nous a choisi une sélection de vins principalement étrangers. Dans un style décontracté et personnel, il nous raconte ses dernières visites dans le vignoble. Par exemple, il revient de six jours à Bordeaux où il a dégusté dans 60 domaines! Il est resté très impressionné par le progrès qualitatif des vins aussi bien par un travail à la vigne qu'en cave avec des tris très rigoureux et des tentatives de vinification parcellaire comme en Bourgogne.. A suivre...

Pour l'heure, voici le compte-rendu des vins de la soirée. Les vins oscillent entre 20€ et 40€ (Cornas, Bonnezeaux)

  1. Chenin Blanc 2006 - Morgenhof Estate (Afrique du Sud)
    Nez très frais citronné avec une pointe de minéralité (pierre à fusil). Un nez puissant qui évolue vers le fruit exotique. L'attaque en bouche est grasse et ample. Très belle longueur sur de fines notes salées et citronnées. Seul bémol: l'alcool est un peu dominant, mais ça reste une très belle entrée en matière. Accord: Sainte-Maure et abricot sec. Bien

  2. Riesling Arenberg 2005 - MacLaren Vale (Australie)
    Le seul mérite de ce vin est de démontrer les ravages d'un riesling pas mûr sur un terroir calcaire: ça pétrole! Vin au nez très réductif (cirage) et pétrolant. La bouche est archi-dominée par l'acide malique et le végétal laisse une finale âpre et astringente. Sans intérêt. Enfin, le sommelier nous prétend que les reflets verts sont le signe du Riesling, alors qu'ils ne révèlent que la présence de chlorophylle dû à l'immaturité. Comme quoi, les sommeliers devraient aller plus souvent dans les vignes... Accord: pâté en croute à l mousse de saumon. Râté

  3. Chardonnay 2005 - Hawk Crest (USA, Californie)
    Nez mûr et étonnament expressif pour un chardonnay: notes de fruits mûrs (poire) et puissance de l'alcool. En bouche, l'attaque est souple et riche et le finale amère. Alcool trop élevé et manque générale de finesse. Accord: feuilletés maison. Moyen

  4. Pinot Noir 2005 - Kim Krawford (Nouvelle-Zélande)
    Un vin de copain à boire au casse-croûte. Expression variétale sur le fruit. Bouche fluette et courte. Accord: pâté de campagne aux jeunes épis de maïs. Moyen +

  5. Malbec Mendoza 2004 - Catena Zapata (Argentine)
    Vin issu de vignes franches de pieds entre 800 et 1000m d'altitude. Nez puissant en fort constraste avec le vin précédent. S'ouvre sur des notes animales et du boisé, puis évolue à l'aération sur le floral. Bouche assez séveuse, bien équilibré avec une longueur correcte. Accord: magret d'oie et tapenade. Moyen +

  6. Cornas Renaissance 2004 - Domaine Auguste Clape
    Retour magistral en France avec ce grand vin. Tout le charme de la Syrah. 1er nez sur l'amande amère qui laisse rapidement place à un beau fruit noir (mûres) et à des notes sudistes de tapenade d'olives. La bouche est encore jeune mais elle est déjà soyeuse. Bien que sur la retenue, le vin développe une sacrée longueur. A garder 8 ans. Accord: tapenade d'aubergine (conseil du sommelier: à servir avec de l'agneau, tomates confites et pommes de terre huile d'olive et romarin). Très Bien

  7. Bonnezeaux 2005 - Château de Fesles (Bernard Germain)
    Magnifique expression du chenin au nez avec des notes de botrytis, de miel et de coing. Les agrumes arrivent ensuite. Par contre en bouche, les sucres ne sont pas encore assez fondus à mon sens et l'acidité peine à balayer la fin de bouche. Quelques tannins en finale et superbe longueur. A garder 10 ans dans un coin oublié de sa cave. Accord: gâteau chocolat et coco (accord râté! J'aurais mis un dessert à base d'agrumes). Bien

  8. Sidre Argelette 2005 ("Cidre sur Chiste")
    Finir sur un cidre doux me laisse perplexe. L'accord avec le fougerus (pâte molle, croûte fleurie) aissi. A oublier
Conclusion: Globalement une dégustation intéressante qui m'a fait entrer un peu dans la vie d'un sommelier de renom. Comme je pensais, les sommeliers ne passent peut être pas assez de temps dans les vignes pour comprendre intimement ce qui se passe. J'ai eu le droit à tailler court pour diminuer la vigueur (alors que c'est tout l'inverse qu'il faut faire). Mais je dois reconaître que le choix des vins était intéressant et m'a permis de m'initier à la culture des "vins du monde". Comme dit Pascalt Leonetti, il faut savoir faire abstraction des vins français pour commencer à progresser dans sa connaissance de ces vins hors hexagone. A méditer....