vendredi, février 15, 2008

Salon des Vignerons Indépendants de Strasbourg 2008

C'est le salon que tous les alsaciens attendent avec impatience chaque année et je ne pouvais pas manquer ce rendez-vous. Une sélection de vignerons en poche (merci à la Revue des Vins de France et Bourgogne Aujourd'hui), j'ai affronté les hordes de passionnés pour vivre quelques moments d'échanges avec des vignerons engagés. Récit de rencontres souvent heureuses....

J'ai commencé le vendredi par une série de blancs.
  • Ne voulant pas râter 2006 en Val de Loire, je me suis fait la bouche au Domaine Laroche sur un Savennières Roche aux Moines très floral et élancé. Sans plus attendre je suis allé retrouver Claude Papin et sa charmante épouse (domaine Pierre Bise. Quel crescendo de puissance et concentration minérale entre le simple Anjou blanc Le Haut de la Garde 2006, le Savennière Clos de Coulaine, Clos de Grand Beaupréau et enfin la Roche aux Moines).
  • J'ai fait ensuite un malheureux détour en Bourgogne par le Domaine Olivier Père et Fils pour son Santenay Blanc Le Bievaux 2006. Ne vous trompez pas, le vin est excellent mais le personnage est insupportable et je pèse mes mots. Le patriarche du domaine m'a vite fait comprendre qu'il était là pour "faire du chiffre" et qu'il ne répondrait à aucune question. Il n'avait qu'un mot en tête "alors combien vous en prenez?". Je prenais cela pour de l'humour au début mais il n'a pas bougé de cette position ridicule. Ce monsieur n'a rien à faire sur un salon. C'est lamentable et m'en vais de ce pas faire un courrier au domaine. Ce sera sans doute inutile, mais si par chance son fils tombe dessus...
  • Oubliant vite cette fâcheuse rencontre, je me suis refait de mes émotions négatives au Domaine Leccia avec un beau Patrimonio (100% Vermentino, tout en longueur sur l'amertume) 2006 et j'ai fini "dans les bras" des Jurançons secs et moelleux du Domaine Cauhapé. Quel régal de minéralité et de fraîcheur. Le petit manseng possède une trame acide remarquable et apporte gras et ampleur à ces vins exceptionnels. Un domaine à découvrir de toute urgence
Le lendemain samedi j'étais fidèle au poste dès l'ouverture à 10h. C'est parti pour un festival de rouge.
  • Tout d'abord avec une belle découverte en Val de Loire: le Domaine du Rochouard avec un superbe Saint Nicolas de Bourgueil 2005 Cuvée Les Argiles à Silex Vielles Vignes à 9€. Tout est là dans ce vin, concentration, tanins, texture veloutée. Un vin à garder précieusement en cave 5 ans. Dégustation également au Domaine Mesliand où la plénitude du Touraine Mesliand 2003 m'y avait conduit

  • S'en est suivi un festival de Bourgogne rouge: Huguenot (quel accueil et quel ouverture au dialogue. Génial !), Tortochot (domaine toujours aussi sympathique et aux prix raisonnables), Cachat-Ocquidant (un peu surpris du changement de tournure du domaine qui se lance dans des cuvées 90% de bois neuf et qui défend coûte que coûte sa machine à vendanger. J'ai peur que l'apogée du domaine est derrière nous). Et enfin, les monuments du Domaine Michel Magnien: là encore quel crescendo dans les Morey Saint Denis et les Gevrey avec deux gros coups de coeur (attention au porte-feuille avec des 1er cru à 40 €):Morey Saint Denis 1er Cru Chaffots 2005 (40 €) et Gevrey Chambertin 1er Cru Goulots 2005 (45 €) à la longueur phénoménale. Des vins pour la très longue garde (20-30 ans)
Conclusion: un salon qui reste incontournable pour déguster de belles choses. A condition de se lever tôt et d'éviter les quelques vignerons peu regardants qui ne sont pas là pour parler avec passion de leur métier. Espérons que le salon ne grandisse plus davantage car avec ces 500 exposants actuels, on a déjà atteint la surcharge.