lundi, février 25, 2008

Droit de Réponse: Domaine Olivier Père et Fils

Après une rencontre désastreuse avec le domaine bourguignon Olivier Père et Fils sur la Salon de Vignerons Indépendants de Strasbourg (lire ici), je me suis empressé de faire un courrier détaillé à Antoine Olivier (le fils), gérant du domaine.

C'est avec surprise et satisfaction que j'ai reçu aujourd'hui un email d'Antoine. Dans sa réponse détaillée, il a su faire part de professionnalisme et même de compassion. Les détails de l'échange resteront bien sûr confidentiels (je ne conçois Internet comme un lieu pour régler ses comptes dans les moindres détails), mais sachez que l'image du domaine en sort grandie. La nouvelle génération a les pieds bien sur terre et a décidé à s'engager dans la "rupture" (un mot décidemment à la mode !) avec une certaine image arrogante et ancienne garde de la Bourgogne.

Esperons que ces bonnes résolutions soient mises en pratique dès l'année prochaine en faisant représenter dignement le domaine par Antoine.

samedi, février 16, 2008

Un passionné de vins à Nordhouse (67)....

Voici une adresse à découvrir de toute urgence pour ceux qui ont la chance d'habiter en Alsace.

C'est le restaurant La Clé des Champs à Nordhouse dans le Bas-Rhin. Tenu par un jeune couple adorable et chaleureux (Franck et Aurélie, qui tenaient auparavant le Schnakeloch' à Strasbourg), cette table "à la campagne" offre une cuisine française traditionnelle à base de produits frais du marché, dans le respect absolu des saisons, servie dans un cadre très épuré. Je me suis régalé avec un excellent pot au feu. On se sentirait presque à la maison, ou dans une belle demeure suédoise avec des couleurs très reposantes sur les gris blanc .

L'adresse vaut particulièrement le détour pour leur choix des vins, le tout à des prix assez raisonnables... Franck est un fou furieux de vins, surtout nature. Il sera vous dégoter des vins de dessous les fagots. Nous avons commencé par un Champagne Drappier Nature sans soufre (100% Pinot Noir, exceptionnel de vinosité et de caractère), puis le Bourgogne Blanc 2001 de chez Sylvie Esmonin (avec une minéralité et une longueur à vous couper le souffle; la grande époque du domaine avant le virage à 180 degrés depuis sa rencontre avec Dominique Laurent). Et pour finir un vin nature à base de Gamay de chez Hervé Souhaut (VDP de l'Ardèche La Souteronne 2006), un vrai régal de fruit tout en fraîcheur.

Franck vend également du vin exposé un peu partout entre les tables du restaurant et stocké avec amour et professionnalisme dans une pièce aux murs de pierre épais et qui affiche 12 degrés toute l'année.

Vous l'aurez compris, ne tardez pas à vous rendre dans ce haut lieu de la convivialité où on respire la sérénité et j'ose même dire l'amour, le tout sous le "regard olfactif" d'un bouquet de fleurs fraîches choisies d'une main experte par Aurélie (ancienne fleuriste de métier).

Restaurant La Clé des Champs
171, rue de l'école
67150 Nordhouse
03 88 98 10 92
Fermé lundi journée, mercredi soir, samedi midi
http://www.la-cle-des-champs-67.com

vendredi, février 15, 2008

Salon des Vignerons Indépendants de Strasbourg 2008

C'est le salon que tous les alsaciens attendent avec impatience chaque année et je ne pouvais pas manquer ce rendez-vous. Une sélection de vignerons en poche (merci à la Revue des Vins de France et Bourgogne Aujourd'hui), j'ai affronté les hordes de passionnés pour vivre quelques moments d'échanges avec des vignerons engagés. Récit de rencontres souvent heureuses....

J'ai commencé le vendredi par une série de blancs.
  • Ne voulant pas râter 2006 en Val de Loire, je me suis fait la bouche au Domaine Laroche sur un Savennières Roche aux Moines très floral et élancé. Sans plus attendre je suis allé retrouver Claude Papin et sa charmante épouse (domaine Pierre Bise. Quel crescendo de puissance et concentration minérale entre le simple Anjou blanc Le Haut de la Garde 2006, le Savennière Clos de Coulaine, Clos de Grand Beaupréau et enfin la Roche aux Moines).
  • J'ai fait ensuite un malheureux détour en Bourgogne par le Domaine Olivier Père et Fils pour son Santenay Blanc Le Bievaux 2006. Ne vous trompez pas, le vin est excellent mais le personnage est insupportable et je pèse mes mots. Le patriarche du domaine m'a vite fait comprendre qu'il était là pour "faire du chiffre" et qu'il ne répondrait à aucune question. Il n'avait qu'un mot en tête "alors combien vous en prenez?". Je prenais cela pour de l'humour au début mais il n'a pas bougé de cette position ridicule. Ce monsieur n'a rien à faire sur un salon. C'est lamentable et m'en vais de ce pas faire un courrier au domaine. Ce sera sans doute inutile, mais si par chance son fils tombe dessus...
  • Oubliant vite cette fâcheuse rencontre, je me suis refait de mes émotions négatives au Domaine Leccia avec un beau Patrimonio (100% Vermentino, tout en longueur sur l'amertume) 2006 et j'ai fini "dans les bras" des Jurançons secs et moelleux du Domaine Cauhapé. Quel régal de minéralité et de fraîcheur. Le petit manseng possède une trame acide remarquable et apporte gras et ampleur à ces vins exceptionnels. Un domaine à découvrir de toute urgence
Le lendemain samedi j'étais fidèle au poste dès l'ouverture à 10h. C'est parti pour un festival de rouge.
  • Tout d'abord avec une belle découverte en Val de Loire: le Domaine du Rochouard avec un superbe Saint Nicolas de Bourgueil 2005 Cuvée Les Argiles à Silex Vielles Vignes à 9€. Tout est là dans ce vin, concentration, tanins, texture veloutée. Un vin à garder précieusement en cave 5 ans. Dégustation également au Domaine Mesliand où la plénitude du Touraine Mesliand 2003 m'y avait conduit

  • S'en est suivi un festival de Bourgogne rouge: Huguenot (quel accueil et quel ouverture au dialogue. Génial !), Tortochot (domaine toujours aussi sympathique et aux prix raisonnables), Cachat-Ocquidant (un peu surpris du changement de tournure du domaine qui se lance dans des cuvées 90% de bois neuf et qui défend coûte que coûte sa machine à vendanger. J'ai peur que l'apogée du domaine est derrière nous). Et enfin, les monuments du Domaine Michel Magnien: là encore quel crescendo dans les Morey Saint Denis et les Gevrey avec deux gros coups de coeur (attention au porte-feuille avec des 1er cru à 40 €):Morey Saint Denis 1er Cru Chaffots 2005 (40 €) et Gevrey Chambertin 1er Cru Goulots 2005 (45 €) à la longueur phénoménale. Des vins pour la très longue garde (20-30 ans)
Conclusion: un salon qui reste incontournable pour déguster de belles choses. A condition de se lever tôt et d'éviter les quelques vignerons peu regardants qui ne sont pas là pour parler avec passion de leur métier. Espérons que le salon ne grandisse plus davantage car avec ces 500 exposants actuels, on a déjà atteint la surcharge.